Déguisements controversésÀ carnaval, des «blackfaces», des Asiatiques et des Cheyennes sexys
Les assortiments de déguisements provoquent toujours autant de remous année après année. Coop et Manor sont pointés du doigt, mais justifient leur offre par la demande des clients.

La Commission fédérale contre le racisme argue qu’on peut produire des comportements racistes même sans en avoir l’intention.
TwitterLes polémiques à répétition concernant les déguisements en Noirs, Zoulous et Indiens, pour n’en citer que certains, n’arrêtent ni les adeptes de carnaval ni les magasins qui vendent les attirails. En 2022, Manor et Coop sont de nouveau épinglés. Du côté de Coop, les réseaux sociaux se sont échauffés après la découverte d’un emballage proposant une perruque d’Africain et de quoi se peinturlurer le visage en noir.
«Particulièrement demandés»
«L’assortiment de carnaval de Coop comprend des articles connus qui sont particulièrement demandés par nos clients», répond la chaîne à nos collègues de 20 Minuten, ajoutant qu’elle va «examiner la suite à donner à cet assortiment». Du côté de Manor, ce sont les déguisements d’Indiens (d’Amérique) qui ont fait réagir. Non seulement parce qu’ils imitent les traits stéréotypés attribués à cette population, mais aussi pour un aspect sexiste qui s’y ajoute.
Ainsi, comme le rapportent les journaux du groupe CH-Media, le déguisement de l’Indien masculin est appelé en rayon «Costume d’Indien», tandis que son pendant féminin porte pour nom «Cheyenne sexy», et vêtit bien moins le corps que chez l’homme. À cela, il est possible d’ajouter «homme asiatique» ou différentes versions de Mexicains.
Même sans intention
Les assortiments et les réactions qu’ils provoquent illustrent les tensions qui semblent irréconciliables entre le camp du «on ne peut plus rien dire ou faire sans être taxé de racisme» et celui de ceux qui envoient des plaintes, heurtés par les clichés qui sont véhiculés.
Toujours dans le cadre de carnaval, des déguisements zoulous avaient provoqué des réactions il y a deux ans. La Commission fédérale contre le racisme avait d’ailleurs été interpellée et estimait que «la vente et l’utilisation de ce type de costumes contribuent à véhiculer des stéréotypes racistes et à les renforcer, indépendamment d’une éventuelle intention de nuire des personnes qui les portent».