L’épouse du Premier ministre espagnol comparaîtra devant un juge

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Affaire de corruptionL’épouse du Premier ministre espagnol comparaîtra devant un juge

La justice espagnole ayant rejeté une demande du parquet, qui préconisait le classement d'une enquête visant Begoña Gómez, celle-ci va être interrogée par un magistrat.

Pedro Sánchez, ici avec son épouse Begoña Gómez, avait dénoncé fin avril une «stratégie de harcèlement et de démolition».

Pedro Sánchez, ici avec son épouse Begoña Gómez, avait dénoncé fin avril une «stratégie de harcèlement et de démolition».

AFP

L’épouse du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez comparaîtra le 5 juillet devant le juge d’instruction madrilène chargé d’une enquête pour corruption et trafic d’influence qui la vise, a annoncé mardi le Tribunal supérieur de Justice (TSJ) de la capitale. Dans un bref communiqué de trois lignes, le TSJ de Madrid précise que Begoña Gómez est citée à comparaître «en qualité de suspecte» en relation avec «des délits présumés de corruption dans le secteur privé et de trafic d’influence».

L’opposition de droite a immédiatement applaudi cette annonce. «L’Espagne mérite un président (du gouvernement) digne et ce n’est pas le cas de Sánchez», a lancé sur X la secrétaire générale du Parti populaire (PP, droite conservatrice), Cuca Gamarra. L’annonce du TSJ de Madrid fait suite à la décision de la justice espagnole, le 29 mai, de rejeter une demande du parquet, qui préconisait le classement de cette enquête visant la femme du Premier ministre socialiste, en faisant état d’éléments «suffisants» pour justifier la poursuite des investigations.

«Il existe des indices concernant la commission présumée d’un délit» qui sont «suffisants» pour la poursuite de cette enquête préliminaire, avait statué un tribunal de Madrid, estimant que ces indices étaient «plus que de simples soupçons». La citation à comparaître de Begoña Gómez pour être interrogée par un juge était dès lors inévitable. La justice a refusé de classer cette affaire en dépit d’un rapport de la Garde civile qui concluait à l’absence d’indices. Elle a ainsi infligé un désaveu cinglant au parquet, qui avait réclamé le 25 avril «l’annulation» de la procédure et «le classement sans suite de l’affaire».

Sa décision représente un revers politique pour Sánchez, dont l’équipe est accusée de corruption par l’opposition de droite. L’enquête a été ouverte le 16 avril après une plainte d’un collectif proche de l’extrême droite contre Begoña Gómez. Ce collectif a reconnu depuis que sa plainte reposait uniquement sur des articles de presse. Elle porte sur les liens entre l'Espagnole et un entrepreneur ayant bénéficié de contrats publics.

Pedro Sánchez avait dénoncé fin avril une «stratégie de harcèlement et de démolition» émanant de «médias fortement marqués à droite et à l’extrême droite» et soutenue, selon lui, par l’opposition conservatrice. Après l’annonce de l’ouverture de l’enquête préliminaire, il avait créé la surprise en affirmant envisager de démissionner et avait suspendu ses activités pendant cinq jours pour un temps de réflexion. Il avait finalement décidé de rester au pouvoir. Pour l’opposition, cette pause n’était qu’une mise en scène pour détourner l’attention de l’opinion publique et le Premier ministre n’avait jamais eu l’intention de renoncer à ses fonctions.

(afp)

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