Montreux (VD)Bébé viré de chez sa maman de jour parce qu’il crie et pleure trop
Une mère célibataire s’est retrouvée d’un jour à l’autre sans solution de garde pour son fils de 19 mois. Le contrat passé avec une accueillante a été résilié avec effet immédiat pour «comportement gravement inadapté».

Le fils de Lara attend toujours une solution de garde (photo d’illustration).
PixabayDepuis janvier, tout roulait pour Lara*. Cette mère célibataire, active à 60%, avait enfin trouvé une maman de jour pour garder son fils de 19 mois, deux jours et demi par semaine. Mais ça n’a pas duré. Au bout d’à peine un mois, le Réseau enfance Montreux et environs (REME) lui a demandé de venir chercher son petit garçon en fin de matinée. «Une demi-heure plus tard, sans le moindre avertissement, j’ai reçu un mail m’informant de la résiliation du contrat avec effet immédiat… parce que mon fils pleure trop!» s’indigne la trentenaire. Un «comportement gravement inadapté», selon le REME.
«Situation difficilement gérable»
Le Département cohésion sociale, familles et jeunesse de Montreux développe: «L’enfant refusait l’accueil à grands cris durant plusieurs heures d’affilée et sur plusieurs jours. Son comportement est devenu agressif envers les autres enfants. Une situation difficilement gérable pour une accueillante en milieu familial, seule avec plusieurs enfants en bas âge.» La Commune ajoute qu’une telle résiliation intervient «lorsque la qualité de l’accueil ne peut être maintenue et que la sécurité des enfants et de l’accueillante n’est plus assurée».
Pour Lara, l’explication ne passe pas. «J’avais averti la maman de jour que mon fils avait peur de l’abandon. Mais c’est aussi son job de lui montrer qu’il est en sécurité. Et puis c’est normal pour un enfant d’un an et demi de pleurer!» s’insurge celle qui s’est retrouvée du jour au lendemain sans solution de garde pour son bébé. «Je fais quoi? Je perds mon emploi et je vis à la charge des contribuables? Parce qu’on peut attendre des mois pour une place en crèche!» lance-t-elle.
Finalement c’est la grand-mère, récemment opérée, qui a pris le relais. Une solution en garderie a émergé, mais pour l’heure, soit trois semaines plus tard, Lara n’a encore reçu aucun contrat.
* Prénom d’emprunt
Pénurie de places en crèches
La Commune de Montreux confirme le «déficit de places d’accueil au niveau préscolaire et parascolaire». Début mars, 192 enfants âgés de 3 mois à 4 ans étaient en attente d’une place en crèche, selon les chiffres du REME. Cette pénurie est relativement généralisée, comme à Genève. En parallèle, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée guette la Suisse.