Boudry (NE)«Quand on leur dit non, ils deviennent agressifs et insultants»
Une étudiante a craint pour son intégrité après avoir été suivie et harcelée à l’intérieur et à l’extérieur du tram, dans la nuit, alors que l’éclairage public était éteint. Une autre dit avoir subi un sort similaire plusieurs fois.

L’étudiante veut porter plainte mais redoute les représailles des deux inconnus qui l’ont harcelée.
ne.chDans la nuit de jeudi à vendredi, vers 0 h 45, Olga* a eu si peur que son cri perçant a fait sortir plusieurs habitants de son quartier, à Boudry. Harcelée dans le tram par deux inconnus ne parlant ni français ni anglais, l’étudiante en psychologie a été suivie à sa descente par un des deux individus. La situation s’est envenimée sur les 400 m la séparant de son domicile, dans l’obscurité. «Le gars a touché mon épaule, ma peur a décuplé. J’ai pressé le pas. Il a fait de même.» L’étudiante a fini par composer le 117. Là, son poursuivant a essayé d’arracher son téléphone et s’est enfui quand elle a crié très fort. Une patrouille est intervenue. La jeune femme originaire d’un pays de l’Europe centrale veut porter plainte mais hésite à le faire par crainte des représailles.
«Trois fois en un mois»
Carla*, une autre étudiante, dit avoir été harcelée dans le tram trois fois en un mois. «La dernière fois, c’était le 6 octobre. Des jeunes se sont assis près de moi alors qu’il y avait plein de sièges vides. Comme d’habitude, ils ont commencé à dragouiller. Je ne leur ai pas montré de l’intérêt. Ils sont devenus agressifs et insultants durant tout le trajet.» Elle a subi les invectives, tête basse, les yeux rivés sur son téléphone, prête à composer le 117. «Désormais, mon ami vient m’attendre à l’arrêt du tram.»
Décalage entre transports publics et éclairage public
Pour Olga, l’incident était d’autant plus angoissant que l’éclairage public était éteint, comme tous les soirs de 0 h à 5 h, l’obligeant à utiliser la torche de son téléphone. «Il faut programmer l’extinction 30 minutes après la fin des dessertes en transports publics», suggère une retraitée. Quand le dernier tram arrive à 0 h 33, le terminus reste allumé mais le reste de la localité est déjà dans le noir depuis une demi-heure.
Débats avec la population
«Une séance d’information publique aura lieu mercredi à partir de 18h30 à la salle de spectacles. Ce serait intéressant qu’Olga et Carla y participent», a réagi Gilles de Reynier, président de la commune de Boudry.
* Prénoms d’emprunt
Problématique d’insécurité connue
Si l’insécurité et le sentiment d’insécurité sont deux notions différentes, le premier amplifie souvent le second. C’est le cas à Boudry (NE), huitième localité du canton d’un point de vue démographique et deuxième au classement des infractions commises. Selon les derniers chiffres de la police, les délits y ont augmenté de 34% en une année. Le Centre fédéral pour demandeurs d’asile, dont une minorité de résidents ont fait exploser les chiffres de la criminalité, suscite des craintes. Ce printemps, les autorités cantonales ont décidé d’allouer cinq nouveaux postes équivalents plein-temps au poste de gendarmerie de Boudry.
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