Conseil des Etats: Suspense à Genève pour le second tour

Les citoyens des cantons de Vaud, Genève, Fribourg et du Valais retournaient aux urnes ce dimanche pour élire au second tour leurs représentants au Conseil des États. Comme prévu, les résultats n’ont réservé que peu de surprises. Dans le canton de Vaud, Pascal Broulis a passé la rampe sans souci et tous les sortants ont été réélus finalement à Fribourg et en Valais, où Philippe Nantermod n’a pas réussi à déloger les deux centristes. À Genève, Mauro Poggia a réédité son exploit du 1er tour en finissant premier. Les résultats en bref: 

À Genève, Mauro Poggia a réussi à rééditer son exploit du 1er tour en terminant premier. Il brise ainsi l’hégémonie de la gauche au Conseil des États depuis 16 ans. Le candidat MCG a obtenu 55'317voix contre 46'423 voix au sénateur sortant socialiste Carlo Sommaruga. La conseillère nationale verte sortante Lisa Mazzone, qui compte 45'300 voix, est donc évincée. La conseillère nationale UDC Céline Amaudruz termine 4e, avec 40'317 voix. 

Très déçue, Lisa Mazzone a indiqué se retirer de la politique. «Je ferai vivre mes convictions ailleurs, par d’autres biais», a déclaré la sénatrice sortante, très émue. À noter que la Verte sortante aurait dû présider l’an prochain le Conseil des États.

Lire: Mauro Poggia brise l’hégémonie de la gauche genevoise 

C’est terminé dans le canton de Vaud. L’ancien conseiller d’État PLR Pascal Broulis est confortablement élu. Il obtient 53,6% des voix contre 44,9% à son rival, le Vert Raphaël Mahaim. C’est donc l’ancien grand argentier qui rejoindra à Berne Pierre-Yves Maillard, élu au 1er tour. La participation est de 37,03%.

Lire notre synthèse: Le duo Maillard-Broulis œuvrera ensemble pour Vaud à Berne

Sans surprise, le conseiller national PLR Philippe Nantermod n’est pas parvenu à briser l’hégémonie depuis 158 ans du Centre au Conseil des États. Il finit loin derrière les deux sénateurs sortants centristes. Le Chablaisien n’obtient que 29’143 voix, contre 56’306 à Beat Rieder et 54’273 voix à Marianne Maret. Arrivé 3e au premier tour, loin derrière ses deux rivaux, il avait tenu à convoquer une 2e fois les citoyens aux urnes, malgré son gros retard et le prix – 500’000 francs – d’un nouveau scrutin.

Pour la petite histoire, dans la commune haut-valaisanne Wiler, d’où est originaire Beat Rieder, ce dernier a récolté 312 voix sur 320 votants (!), soit un score «soviétique». Et à Troistorrents, d’où sont originaires de manière cocasse Marianne Maret et Philippe Nantermod, la première a récolté 931 voix contre 580 au second.

Lire notre synthèse: En Valais, Philippe Nantermod a raté son deuxième tour

Trois candidates, soit les deux sénatrices sortantes, la centriste Isabelle Chassot et la PLR Johanna Gapany et la députée socialiste Alizée Rey étaient en lice. Isabelle Chassot, ancienne conseillère d’État et ex-directrice de l’Office fédéral de la culture a terminé largement en tête avec 38’161 voix. Derrière, Johanna Gapany est deuxième avec 30’538 voix. Alizée Rey a failli créer la surprise. Elle termine 3e, mais avec à peine quelques suffrages de moins que la PLR Johanna Gapany. Elle a en effet obtenu 29’624 voix.

Lire notre synthèse: Isabelle Chassot et Johanna Gapany réélues au Conseil des États

Ces deuxièmes tours en Suisse romande ont de très lourdes conséquences pour les Verts. Avec les défaites de la sénatrice sortante Lisa Mazzone à Genève et celle de Raphaël Mahaim dans le canton de Vaud (qui ne réussit pas à combler le départ de l’écologiste Adèle Thorens), le parti perd deux sièges. Il n’en compte donc plus que 3 à l’heure actuelle et il n'arrivera pas à atteindre dimanche prochain les 5 fauteuils nécessaires pour former un groupe parlementaire au Conseil des Etats. 

En effet, le 19 novembre, Zurich, Soleure, Schaffhouse, l’Argovie et le Tessin procèdent à leur tour à un second tour. Mais seule une candidate verte est en lice, en l’occurrence la conseillère nationale Greta Gysin au Tessin.