CyclismeLe lanceur de bidon: «J’avais un peu trop bu»
Le fan belge de vélo, qui a jeté dimanche dernier une gourde au visage de Mathieu van der Poel, était ivre et s'est excusé dans une lettre.
À 33 km du but, le bidon qui a tant fait couler d'encre.
Capture d'écran.«Nous avions bu un verre dans la tente voisine. Nous attendions que les coureurs passent sur le chemin où nous nous trouvions. Et oui, je dois avouer que j’avais un peu trop bu», a commencé ce Belge, qui avait fait le déplacement dans le nord de la France au côté de supporters du Slovène Matej Mohorič, mais sans être fan d'un coureur en particulier. Ça, c'était à 11h du matin. Et cinq heures plus tard, il a trouvé un bidon sur l'herbe et «Sans trop y penser, je l’ai ramassé. Il n’était pas complètement rempli, mais il y avait encore de l’eau dedans. Mathieu van der Poel s’est approché et lorsqu’il est passé, j’ai pris cette décision stupide et j’ai jeté cette bouteille d’eau.»
Condamné de toutes parts, l'homme s'était rendu à la police locale en début de semaine. Cette fois, il a écrit dans les colonnes du quotidien belge néerlandophone «Het Laatste Nieuws», avec le concours de son avocat: «Bien sûr, je voulais écrire ces excuses en premier lieu pour Mathieu van der Poel lui-même. Je suis tellement heureux qu’il ait franchi la ligne d’arrivée en premier dimanche, malgré mon action stupide... Mais en même temps, je me rends compte que je dois m’excuser auprès de tous les coureurs et de tous les fans de cyclisme.»
La star néerlandaise a évité le pire, lors de ce secteur pavé No 8 placé à une trentaine de kilomètres de l'arrivée à Roubaix. Depuis, le monde de la petite reine a fermement condamné ces agissements. Mathieu van der Poel et son équipe de la Alpecin-Deceuninck ont annoncé vouloir porter plainte contre l'irresponsable. L'UCI, elle, s'est aussi positionnée, mais n'ira pas devant la justice, la course n'ayant pas été entravée. Le fautif s'est enfermé chez lui depuis dimanche, dès sa sortie du commissariat.
«Pourquoi ai-je fait ça? Je me le demande sans cesse depuis, mais je n’ai pas d’explication, a-t-il conclu dans sa missive au quotidien belge. Une impulsion extrêmement stupide, je ne peux pas l’expliquer autrement. En l’espace d’une demi-seconde, je regrettais déjà de l’avoir lancé. D’un côté, j’étais vraiment content qu’il ne soit pas tombé. Mais pourquoi ai-je fait ça? Comment ai-je pu être aussi bête? Qu’est-ce qui allait m’arriver maintenant? Cette seconde stupide m’a plongé dans une incroyable tempête médiatique. Il semble que tout le monde parle de moi désormais. Je sais que j’ai eu tort et j’assumerai mes responsabilités, mais j’espère que la poussière va bientôt retomber.»