Donald TrumpIl nomme le père de son gendre ambassadeur des Etats-Unis en France
Le président élu a nommé Charles Kushner, père de son gendre Jared, ambassadeur des États-Unis en France. L'homme avait été gracié par Trump après une peine de prison pour malversations fiscales.

Donald Trump a décidé de s'entourer de celui qu'il dit être un «chef d’entreprise génial».
AFPDonald Trump a annoncé samedi nommer Charles Kushner, le père de son gendre et ex-conseiller Jared Kushner, comme ambassadeur des Etats-Unis en France, une nouvelle nomination atypique d’un homme qui a eu des démêlés avec la justice.
Ce magnat de l’immobilier sera envoyé à Paris pour «renforcer le partenariat entre les Etats-Unis et la France, notre plus ancien allié et l’un de nos plus solides», a expliqué le président américain élu sur son réseau Truth Social.
Charles Kushner a passé un an dans une prison fédérale pour des malversations fiscales et avait été gracié par Donald Trump vers la fin de son premier mandat à la Maison Blanche - un passé judiciaire qui interroge pour un diplomate américain.
Son fils Jared Kushner est le mari d’Ivanka Trump, la fille aînée du président, et a été conseiller auprès de Donald Trump, notamment sur le Moyen-Orient, lors de son premier exercice du pouvoir.

Charles Kushner aux funérailles d'Ivana Trump en 2022.
Getty Images via AFPCharles Kushner, aujourd’hui âgé de 70 ans, a un temps passé les rênes à son fils pour diriger l’empire immobilier familial, Kushner Companies. Car il a dû purger une peine d’emprisonnement après avoir plaidé coupable en 2004 de fraude fiscale, subornation de témoins et contributions illégales à des campagnes électorales.
L’homme d’affaires a notamment reconnu des actes sordides dans le cadre de cette affaire: il avait engagé une prostituée pour séduire son beau-frère, qui collaborait à une enquête sur des financements de campagne. Charles Kushner avait filmé la rencontre entre eux à sa soeur, l’épouse de cet homme, pour la dissuader de témoigner contre lui.
Choix polémique
Donald Trump a qualifié samedi Charles Kushner de «chef d’entreprise génial», de «philanthrope» et de «bon négociateur», sans jamais rappeler ses déboires judiciaires.
Depuis son élection face à Kamala Harris le 5 novembre, le milliardaire multiplie les nominations fracassantes au sein de son administration, en s’entourant de fidèles au profil souvent polémique. Il a notamment nommé comme ministre de la Santé Robert F. Kennedy Jr, un homme notoirement sceptique vis-à-vis des vaccins.
Le milliardaire Elon Musk doit lui co-diriger une commission chargée de tailler dans les dépenses publiques. Il a également nommé comme ministre de la Défense Pete Hegseth, un présentateur de Fox News qui a fait l’objet d’une enquête pour agression sexuelle, sans qu’une plainte ne soit déposée.
Le tribun républicain a également tenté d’imposer Matt Gaetz, un parlementaire accusé d’avoir eu une relation sexuelle avec une mineure, pour le ministère de la Justice. Mais face au tollé déclenché par ce projet, l’intéressé a fini par renoncer.
À sa place, Donald Trump a choisi une de ses ex-avocates, Pam Bondi. Elle sera secondée au ministère de trois des avocats personnels du milliardaire: Todd Blanche, Emil Bove et John Sauer. Leur mission est claire: mettre fin à ce que Donald Trump, condamné au pénal fin mai, estime être une «instrumentalisation» de la justice, et devenir le bras armé de sa vengeance.
Les BRICS dans le collimateur
Le futur président américain a également menacé samedi les pays des BRICS de droits de douane «à 100%» s’ils sapent la domination du dollar, certains de ces pays envisageant de se passer du billet vert dans les échanges internationaux.
«Nous exigeons de ces pays qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie des BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain», a déclaré le président américain élu sur son réseau Truth Social, «faute de quoi» ces pays, dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, «seront soumis à des droits de douane de 100% et devront s’attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine.»