Les cigarettes électroniques aussi dangereuses que les ordinaires

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Etude de l'Université d'InnsbruckLes e-cigarettes pas forcément moins dangereuses que les ordinaires

Des chercheurs autrichiens démontrent qu'avec le vapotage, le risque de cancer n'est pas nettement plus faible que lorsque l'on fume une cigarette standard.

Ces cinq dernières années, la consommation de e-cigarettes a augmenté de 24% à 27% chez les adultes.

Ces cinq dernières années, la consommation de e-cigarettes a augmenté de 24% à 27% chez les adultes.

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Les fumeurs de cigarettes électroniques affirmeront que ces dernières sont moins dangereuses que les cigarettes ordinaires. Eh bien, des chercheurs de l'Université d'Innsbruck en Autriche ont montré que le vapotage d'e-cigarettes entraîne des modifications cellulaires associées au cancer similaires à celles observées lorsque le tabac est brûlé.

«Notre étude ne permet pas de confirmer que le modèle électronique entraîne un risque de cancer nettement plus faible que la cigarette standard, comme on le prétendait jusqu'à présent, explique le médecin et chercheur autrichien Martin Widschwendter à nos collègues de «20Minuten». Mais il n'est pas encore possible d'affirmer avec certitude que les modifications de cellules provoquent réellement le cancer.» L'étude a été menée auprès de 4000 personnes, sur la base d'échantillons de salive et de sang, notamment.

Les jeunes en sont friands

Du côté de la Ligue pulmonaire suisse, on s'inquiète, et d'autant plus pour les jeunes. «Certains d'entre eux se tournent vers les e-cigarettes, alors qu'ils n'ont jamais eu l'intention de commencer un jour à fumer des cigarettes traditionnelles», note Claudia Künzli, cheffe de la prévention à la Ligue pulmonaire suisse. Elle préconise une réglementation, notamment dans le domaine de la publicité. L'an dernier, Addiction Suisse déplorait une hausse préoccupante de l’usage de l’e-cigarette chez les jeunes de 15 ans. «Chez les adultes, la consommation de cigarettes traditionnelles a baissé de 27% à 24% ces cinq dernières années, tandis que celle des e-cigarettes a augmenté dans des proportions similaires.»

De son côté, l'association des e-cigarettes Swiss Vape Trade Association, interrogée par nos collègues, a renoncé à prendre position. Mais elle souligne que la vapoteuse n'est certes pas plus saine, mais moins nocive que les cigarettes de tabac.

Tirer profit de l'étude

Au vu des résultats de l'étude, par la voix de la conseillère nationale Sarah Wyss, le PS veut «revoir et préciser les réglementations», notamment en matière de prévention et d'information. Mais il faut d'abord que l'initiative populaire acceptée par le peuple suisse en 2022 soit mise en œuvre (voir encadré ci-dessous). Au Centre, le conseiller national Lorenz Hess estime que l'égalité de traitement de tous les produits du tabac est importante. «Pour moi, les e-cigarettes à base de tabac doivent être soumises aux mêmes règles que les cigarettes normales.»

Interdiction de la publicité

En 2022, le peuple suisse a accepté d'interdire toute publicité liée au tabac pouvant atteindre des mineurs. Le Conseil fédéral veut une interdiction totale des produits du tabac et des e-cigarettes. Mais en septembre dernier, le Conseil des Etats a voulu édulcorer le projet en faisant des exceptions pour certains journaux dont le lectorat est composé d'au moins 95% d'adultes. Le Conseil national l'a, pour sa part, rejeté en février. Le dossier est donc à nouveau entre les mains du Conseil des Etats.

(lvb)

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