La Suisse élimine une Italie décevante et file en quarts

L’équipe de Suisse est en quarts de finale de l’Euro! Elle a battu l’Italie (2-0) et, mieux, en lui donnant une leçon. Aussi invraisemblables qu’elles puissent paraître, ces trois affirmations sont bien réelles. Grandiose samedi à Berlin, la Nati s’est offert l’un des plus grands matches de son histoire. Compte tenu du contexte et de la manière. Son incroyable aventure allemande continuera samedi prochain à Düsseldorf.

Trois ans après son inoubliable victoire face à la France à Bucarest, l’équipe nationale va retrouver les quarts de finale du Championnat d’Europe. Les doutes qui l’entouraient avant le tournoi sont définitivement balayés. La Suisse est toujours cette équipe d'une fabuleuse régularité dans les grands tournois. Mais voilà qu’elle peut se targuer d’avoir franchi un cap. 2021 n’était pas un exploit sans lendemain.

Ndoye plutôt que Stergiou pour remplacer Widmer

L’histoire du jour commence peut-être à la 15e minute, lorsque toute la Suisse s’est retrouvée à retenir son souffle en même temps. L’équipe nationale venait d’entrer à merveille dans son 8e de finale, confirmant l’idée qu’il y avait plus qu’un coup à jouer contre cette Italie tourmentée. C’est là, à la sortie du premier quart d’heure, que Granit Xhaka s’est assis au sol à mi-terrain. Le capitaine était-il touché? Le guide allait-il devoir s’arrêter là, alors que tout restait à écrire? Non. Une poignée d’interminables secondes plus tard, il se remettait sur ses deux jambes. Pas de signaux résiduels inquiétants? Pas de signaux inquiétants!

Dans la droite lignée de son match nul face à l’Allemagne, la Suisse donnait le sentiment du contrôle. C’était sans ballon face à la Mannschaft, c’était avec la possession contre l’Italie. Avec une justesse et une débauche d’énergie impressionnantes à la récupération. Le scénario donnait de nouveau raison à Murat Yakin et à ses choix. Le sélectionneur avait annoncé qu’il remplacerait Silvan Widmer (suspendu) par Leonidas Stergiou quelques minutes seulement après le duel face à l’Allemagne. Joli coup de bluff. Dan Ndoye a «simplement» été reculé d’un cran. Cela impliquait, aussi, de faire confiance à Ruben Vargas. L’intuition allait s’avérer payante. Mais d’abord, Remo Freuler est passé par là.

Vargas passeur puis buteur

Dans le tunnel qui amène sur la pelouse du Stade olympique, le demi de Bologne est apparu détendu face aux lumières des caméras. Il lui en fallait, de la décontraction, au moment d’inventer son enchaînement de la 37e. Un contrôle dans la course loin d’être évident, une reprise de volée parfaitement tapée à bout portant: la Suisse avait trouvé le moyen de battre Gianluigi Donnarumma. Face à cette Squadra Azzurra, cela revient à avoir fait le plus dur.

Et puis donc, il y a eu l’intuition Ruben Vargas. Celle de le faire débuter, et celle qui lui a traversé l’esprit et le pied droit quelques secondes après le retour de la pause. L’ailier d’Augsbourg a ouvert son pied, enroulé une frappe géniale sous la latte: la Suisse menait 2-0 (46e). Et puisque cela compte aussi, elle était soutenue par les fans les plus bruyants en tribune.

L’Angleterre ou la Slovaquie en quart

Un billet pour un quart de finale d’Euro allait-il vraiment pouvoir tomber «si facilement» dans la poche des Suisses, cette équipe dont on doutait même de la capacité à sortir de sa poule avant la compétition? Cela peut paraître fou, mais la réponse est oui. Il a simplement fallu avoir un peu de chance avec ce qui aurait pu devenir le coup du sort du match. Ce coup de tête en cloche de Fabian Schär qui a pris Yann Sommer à contrepied, mais qui s’est échoué sur le poteau (52e). La voie était grande ouverte.

La suite, ce sera donc l’Angleterre ou la Slovaquie, dans un quart de finale que la Suisse devra respecter, mais dont elle n’aura certainement pas à avoir peur. D’ici-là, elle a une semaine pour s’y préparer. Et savourer, déjà un peu, l’incroyable chemin parcouru.