France voisineAmbilly veut interdire son centre-ville au trafic frontalier
La commune située juste de l'autre côté de la frontière genevoise va installer des bornes afin d'éviter que les automobilistes pendulaires traversent son hypercentre.

L'une des bornes se situerait au début de la rue des Écoles à Ambilly (Haute-Savoie).
Google mapsLa commune frontalière d'Ambilly (F) prévoit de réduire le trafic automobile dans son centre-ville. Son nouveau plan de déplacements urbains (PDU) comprend la mise en place de bornes afin de limiter l'accès de l'hypercentre, soit de six rues, aux seuls résidents et ainsi de diminuer le trafic de transit. Cette «zone à trafic limité» serait une première en Haute-Savoie.
Lors d'une réunion d'information dont le «Dauphiné Libéré» s'est fait l'écho, des habitants ont dénoncé du «frontalier bashing». Joint par nos soins, le maire Guillaume Mathelier s'en défend: «Ce n'est pas du "frontalier bashing"! Le frontalier n'est pas forcément automobiliste. Nombre d'entre eux se déplacent en Léman Express, en tram, sur la voie verte.» Et d'ajouter: «C'est beaucoup d'excitation pour pas grand-chose. On ne bloque pas tout Ambilly!»
Le conseiller d'Etat genevois réagit
Reste la question du report du trafic pendulaire. «Cette décision d'un maire d'une commune a des conséquences importantes en termes de mobilité sur l'ensemble du secteur», analyse le conseiller d'Etat genevois chargé des Mobilités, Pierre Maudet. «Cela risque de poser problème pour les communes du premier cercle, celles de l'agglomération d'Annemasse, mais aussi dans le second cercle, soit les communes genevoises.»
Aux yeux du magistrat, «ce type de mesures devrait être discuté de façon concertée à l'échelle du Grand Genève. C'est d'ailleurs ce que l'on fait avec le plan directeur franco-genevois (et d'ores et déjà avec l'accord transfrontalier sur les petites douanes) censé permettre une harmonisation des flux dans l'ensemble de notre région».
«La ville est décisionnaire!»
Réagissant aux inquiétudes exprimées par le conseiller d'Etat genevois, Guillaume Mathelier insiste sur le fait qu'un axe de contournement est prévu dans le plan de déplacements urbains: «Ce qu'on veut, comme nombre de communes, c'est prioriser la mobilité douce dans notre centre-ville afin de protéger nos habitants. La nécessité de sécuriser nos rues fait plutôt consensus au sein de l'agglomération d'Annemasse.» Et de conclure à l'attention de Genève: «On reste un Etat souverain et une ville décisionnaire quant à ses plans de mobilité!»