Jeune trans: ils dénoncent «l'embrigadement» de leur enfant

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GenèveJeune trans: ils dénoncent «l'embrigadement» de leur enfant

À 13 ans, leur fille les a informés qu'elle était un garçon. Le processus de transition a été entamé mais les parents doutent du diagnostic de dysphorie de genre.

C. a indiqué aux autorités judiciaires être soumis à une «pression constante de ses parents visant à lui faire renoncer au changement de genre» et a souhaité rester en foyer. (photo prétexte)

C. a indiqué aux autorités judiciaires être soumis à une «pression constante de ses parents visant à lui faire renoncer au changement de genre» et a souhaité rester en foyer. (photo prétexte)

Getty Images/Maskot

Voilà maintenant un peu plus d'un an que C., 16 ans, a été placé(e) en foyer sur décision de justice. Une situation que ses parents n'acceptent pas. Tout commence au printemps 2021 lorsque leur fille de 13 ans les informe qu'elle est un garçon. «Elle n'avait montré aucun signe auparavant», raconte le père.

La famille domiciliée à Genève obtient une consultation aux HUG: «On nous a expliqué qu'elle souffrait de dysphorie de genre, affirme-t-il. Qu'il fallait qu'on commence à la traiter comme un garçon. On a dit qu'on voulait être sûrs avant de lancer tout le processus de transition. Ce à quoi on nous a répondu: vous devriez accepter!» Sans commenter le cas particulier, les HUG précisent que le protocole est strict et que le diagnostic ne peut être posé qu’après un suivi multidisciplinaire de plusieurs mois.

«Choisir un thérapeute bienveillant»

À l'automne 2021, les parents décident d'interrompre le suivi aux HUG et contactent une psychiatre privée afin d'avoir un second avis. Cette dernière conteste la dysphorie de genre et propose un suivi psychologique estimant que l'ado vit dans des différentes réalités. Découvrant que «la doctoresse a publiquement exprimé son opposition à la transition de genre» (comme précisé dans le jugement), C. refuse de poursuivre avec elle. Il est «nécessaire de choisir un thérapeute bienveillant et compétent pour les personnes transgenres», renchérit la Chambre de surveillance fin 2023.

En parallèle, à l'école privée, l'ado fait la demande pour la transition sociale (changement de prénom et de pronom). Les parents s'y opposent. La psychologue de l'école reçoit à son tour C. Au printemps 2023, «craignant un acte suicidaire de l'enfant» (comme l'indique le jugement), elle alerte le Service de protection des mineurs (SPMi). Hospitalisé, C. ne remettra plus les pieds au domicile familial. Ainsi en a décidé le TPAE, qui opte pour un placement en foyer.

«Elle n'a que 16 ans. Elle a besoin de sa famille»

«Je me sens impuissante, se lamente la mère de C. J'aime mon enfant. Elle n'a que 16 ans. Elle ne peut pas prendre une telle décision. Elle a besoin d'une mère, de sa famille.» Refusant d'être taxés de «transphobes» alors qu'ils travaillent dans les droits humains, les parents affirment vouloir protéger leur enfant. «Elle essaie désormais de faire sa transition légale et médicale. Les HUG et l'école la poussent dans ce sens. Le juge nous dit: vous devez accepter. Mais, cette enfant, on la connaît. Elle a besoin d'un traitement psychiatrique, d’un suivi psychologique et non pas d'un traitement hormonal», s'insurge le père, dénonçant un «endoctrinement» de l'ado.

De son côté, C. a indiqué aux autorités judiciaires être soumis à une «pression constante de ses parents visant à lui faire renoncer au changement de genre» et a souhaité rester en foyer. L'affaire doit encore être tranchée sur le fond.

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