TikTok: la Chine rejette l'offre de Trump

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Droits de douaneTikTok n'est pas à vendre: la Chine rejette le «deal» de Trump

Pékin a balayé l'offre du président américain, prêt à assouplir les droits de douane en échange d'une cession des activités américaines de la plateforme.

TikTok est menacé d’interdiction aux États-Unis.

TikTok est menacé d’interdiction aux États-Unis.

AFP

La Chine a estimé qu’une guerre commerciale ne fait «aucun gagnant», après l’annonce de Donald Trump d’imposer des taxes de 25% supplémentaires sur les automobiles fabriqués hors des États-Unis. «Il n’y a aucun gagnant dans une guerre commerciale ou une guerre des droits de douane. Le développement et la prospérité d’aucun pays n’ont été obtenus en imposant des droits de douane», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun.

Pékin a par ailleurs rejeté, jeudi, l’offre de Donald Trump, qui s’était dit prêt la veille à lui faire des concessions douanières en échange d’un accord sur TikTok, menacé d’interdiction aux États-Unis, à moins que sa maison mère chinoise ByteDance n’accepte de céder ses activités américaines.

«La position de la Chine est cohérente et claire»

Guo Jiakun

«Concernant la question de TikTok, la Chine a exprimé sa position à plusieurs reprises. La position de la Chine contre l’imposition de droits de douane supplémentaires est également cohérente et claire», a déclaré Guo Jiakun.

Une «petite réduction»

Donald Trump s’était dit mercredi prêt à faire des concessions douanières à la Chine en échange d’un accord sur TikTok. «La Chine va devoir jouer un rôle (dans la vente de l’application), ils vont possiblement devoir l’approuver et s’ils le font, peut-être que je leur accorderai une petite réduction sur les droits de douane», avait lancé le président américain depuis la Maison-Blanche.

Il venait d’annoncer 25% de droits de douane supplémentaires sur le secteur automobile, qui viennent s’ajouter à la longue liste de taxes utilisées par le chef d’Etat dans ses négociations commerciales et politiques avec les autres pays. Dans le cas des voitures électriques chinoises, déjà taxées à 100% depuis août 2024, cela amènera les droits de douane à 125%.

Le 20 janvier, à peine investi, il avait accordé un délai de 75 jours à ByteDance pour céder ses activités américaines, soit jusqu’au 5 avril. Au terme de ce délai, faute de cession, la très populaire plateforme est censée être interdite aux États-Unis, où elle a 170 millions d’utilisateurs, selon les termes d’une loi votée l’année dernière, au nom de la protection de la sécurité nationale.

«TikTok est très populaire, a beaucoup de succès, c’est très bien»

Donald Trump

«Nous aurons une forme d’accord», a répété le président. «Mais s’il n’est pas finalisé, ce n’est pas grave. Nous prolongerons simplement (le délai). J’ai le droit de le prolonger si je le souhaite», a-t-il ajouté. «TikTok est très populaire, (la plateforme) a beaucoup de succès, c’est très bien», a-t-il dit En 2020, à la fin de son premier mandat, il avait lui-même cherché, en vain, à l’interdire aux États-Unis, aussi au nom de la sécurité nationale.

L’année dernière, des élus démocrates et républicains sont revenus à la charge, et ont réussi à adopter une loi pour bannir le réseau social tant qu’il appartient à ByteDance. Mais Donald Trump a changé d’avis pendant sa campagne, prenant la défense de l’application plébiscitée par les jeunes internautes. Plusieurs prétendants sont sur les rangs pour l’acquérir, même si ByteDance n’a pas fait part de son intention de vendre.

Négociations

«Nous négocions avec quatre groupes différents, et beaucoup de gens sont intéressés», a indiqué Donald Trump au début du mois. La start-up d’intelligence artificielle Perplexity a fait une offre, tout comme le «Project Liberty» créé par le promoteur immobilier et propriétaire de l’Olympique de Marseille Frank McCourt et rejoint par le cofondateur du réseau social Reddit Alexis Ohanian. D’autres personnalités ont fait part de leur intérêt, dont Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor durant le premier mandat de Donald Trump. Et la Maison-Blanche a évoqué d’autres acheteurs potentiels, tels que Microsoft et Oracle.

(afp/mc)

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