Borde à Lausanne: une décharge à ciel ouvert irrite les riverains

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Lausanne«C'est un scandale sanitaire pour les habitants du quartier»

Une décharge sauvage s'est formée avant le départ des habitants du 47, rue de la Borde, à Lausanne. Une lectrice dénonce un scandale sanitaire.

Les déchets ne cessaient de s'accumuler la semaine dernière au bâtiment 47 de la Rue de la Borde.

Les déchets ne cessaient de s'accumuler la semaine dernière au bâtiment 47 de la Rue de la Borde.

20minutes/lecteur-reporter

Une lectrice, visiblement irritée, ne mâche pas ses mots en dénonçant ce week-end une «décharge à ciel ouvert» en face du domicile de ses proches, à Lausanne: «C'est un scandale sanitaire pour les habitants du quartier.»

Le bâtiment en question? Le 47 de la rue de la Borde, un immeuble de la Société coopérative d'habitation Lausanne (SCHL), habité par des familles en situation de grande précarité, la plupart d'origine rom. La justice avait ordonné une évacuation des lieux au 1er juillet, car près de la moitié des appartements étaient insalubres et sans électricité. Mais quelques familles y résidaient encore le week-end passé.

Lundi matin, la police a notifié aux quelques habitants qui s'y trouvaient encore la décision de justice du tribunal vaudois. Le bâtiment insalubre est vide depuis et devrait être démoli à l'avenir.

La responsable communication de la SCHL, Coralie Rochat, indique qu'une mise à l'enquête est en cours: «Nous attendons la délivrance du permis de construire à la suite duquel la démolition interviendra.» Quid de la décharge sauvage? «Nous avons découvert l'état de la cour hier, et croyez bien que nous en sommes consternés», déplore-t-elle. À ce stade, impossible d'indiquer qui s'occupera du déblaiement, ni qui assumera «la prise en charge des frais occasionnés».

De son côté, Véra Tchérémissinoff, présidente de l'association lausannoise Opre Rom, suggère que la décharge sauvage s'est formée car «cela fait plus d'un an que les personnes habitent dans le bâtiment et qu'elles ont probablement accumulé des biens qu'elles n'ont pas pu emporter avec elles au moment de quitter les lieux».

Des solutions de relogement jugées insuffisantes

L'association Opre Rom indique que la Ville de Lausanne n'a proposé aucune solution pérenne de relogement pour les personnes expulsées: «Onze enfants se sont retrouvés à la rue avec leurs parents», déplore Véra Tchérémissinoff. Elle poursuit: «La Ville leur propose de s'inscrire dans les hébergements d'urgence de nuit, déjà saturés et qui n'ont pas de proposition pour les familles.» Elle assure que la Municipalité sera recontactée en août, avant la reprise scolaire, car une partie des enfants qui se sont retrouvés à la rue sont scolarisés.

De son côté, la Ville indique qu'une solution de relogement a été proposée aux quatre familles répondant aux critères cantonaux, mais deux d'entre elles ont refusé. D'autres résidents se sont vu proposer des réservations dans des lieux d'hébergement d'urgence, mais selon la responsable communication de la Ville de Lausanne Amélie Nappey-Barrail, «la plupart ne les ont pas honorées.»

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