Un mannequin aux énormes seins sidère des Genevois à Lausanne

Une Genevoise risque de ne pas oublier si vite son escapade de mercredi après-midi, à Lausanne. Alors qu'elle se baladait dans les rues du centre-ville, elle est tombée nez à nez sur un mannequin aux énormes seins et aux tétons proéminents, exposé dans la vitrine de Metro Boutique. Un modèle que la quadragénaire domiciliée au bout du lac a jugé très problématique: «Ce n'est vraiment pas approprié. Il y a beaucoup d'enfants et d'adolescents qui viennent acheter des vêtements dans cette boutique.» Et de surenchérir: «J'ai deux garçons et une fille et je ne veux pas qu'ils voient des mannequins aussi sexualisés dans l'espace public.» Un avis partagé par ses amis avec qui elle se promenait.

L’enseigne se défend. «Nous attachons de l'importance à représenter une diversité de types et de tailles de corps pour célébrer l'individualité et la beauté de toutes les personnes», explique Kevin Brunner, responsable marketing chez Metro Boutique. «Dans nos 24 magasins, environ deux douzaines de mannequins représentent la diversité mentionnée. Cela signifie que nous présentons différents types de corps dans nos magasins, allant de femmes et hommes minces, en passant par des mannequins avec un poids plus élevé ou des figures dites «normales» et diverses formes corporelles.»

Pour l'institut de recherches sur l'égalité dans les médias «décadréE», la question est plus complexe: «Avoir des seins et des tétons qui pointent n'est pas problématique en soi, car tous les corps existent», explique Noémie Schorer, responsable de projets. «Cependant, le corps très mince avec des proportions irréalistes, renvoie à des distinctifs de beauté normatifs, stéréotypés et inaccessibles. Ces représentations influencent l'estime de soi et sont négatives pour la santé mentale, principalement des jeunes qui se construisent face à ces modèles.»