Lauterbrunnen imite VeniseCe village bernois veut faire payer une «entrée» aux touristes
Lauterbrunnen songe à introduire une taxe pour limiter les nuisances liées au tourisme de masse. Les automobilistes sont particulièrement visés.
Que pensent les touristes d’une possible taxe?
20 minutesRues noires de monde, poubelles noyées sous les détritus, loyers impayables et transports bondés: les habitants de Lauterbrunnen (BE) en ont gentiment marre d'avoir des touristes tout le tour du ventre presque sans arrêt. Le village de l'Oberland bernois, et ses paysages de carte postale, est une des destinations de Suisse les plus prisées des touristes étrangers. Les autorités envisagent, sur le modèle de Venise, de faire payer ses hôtes de passage cinq ou dix francs par jour, nous apprend ce mercredi la «Berner Zeitung».
Depuis la fin des mesures Covid, la Suisse, et particulièrement la région d'Interlaken, sont prises d'assaut comme jamais par les vacanciers. L'agglomération bernoise de 20'000 habitants a compté plus de 2 millions de nuitées l'an dernier, un record. Toute la région touristique bernoise en a enregistré près de 6,2 millions en 2023. A titre de comparaison, le Valais se situe à 4,4 millions de nuitées, Vaud à 2,9 millions.
La vallée de Lauterbrunnen est un passage presque obligé pour les touristes étrangers se rendant en Suisse.
Photo by Robin Ulrich on UnsplashSurtout les automobilistes
Et la tendance à la hausse devrait se poursuivre ces prochaines années, en raison du réchauffement climatique (lire encadré) et car les touristes chinois n'ont pas encore fait leur grand retour depuis la fin de la pandémie. Si les professionnels du tourisme se frottent les mains et aimeraient attirer le plus possible de voyageurs, le village de Lauterbrunnen commence à en avoir plein les bottes des hordes de touristes.
La commune, qui compte un peu plus de 2200 habitants à l'année, a récemment mis en place un groupe de travail pour lutter contre le surtourisme. La taxe de cinq ou dix francs, qui pourrait être payée via une application sur un smartphone, viserait en particulier les automobilistes qui ne font qu'une courte halte dans la vallée. Les personnes ayant réservé un hôtel ou choisissant les transports publics seraient épargnées. La mesure ne sera dans tous les cas pas introduite cet été.
Air frais et points d'eau recherchés
Une spécialiste du tourisme de l'uni de Berne estime dans la «Berner Zeitung» que les Alpes vont encore gagner en attractivité durant l'été, ces prochaines années. Le réchauffement climatique pourra prolonger la saison estivale jusqu'à fin octobre, voire novembre selon elle. Par contre, les régions de plaines risquent de souffrir de la chaleur avec jusqu'à 40 jours de canicule par année. Les cours d'eau et les lacs devraient donc être toujours davantage convoités.
