Malgré la vaccinationPort du masque? On pourrait en avoir pour encore des années
La vie reviendra-t-elle à la «normale» un jour? L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) évoque le maintien des mesures barrières après la campagne de vaccination. En cause: la possible contamination des non-vaccinés.

Les mesures barrières pourraient se prolonger malgré la campagne de vaccination.
AFPLes masques devraient nous accompagner pendant encore un certain temps, selon l’OFSP. Dans une lettre envoyée aux cantons suite aux assouplissements du Conseil fédéral du vendredi 12 mars 2021, la taskforce scientifique évoque le prolongement du port du masque afin d’éviter… une quatrième vague comme le rapporte le «Tages Anzeiger».
Raison invoquée: les personnes refusant d’être vaccinées pourraient provoquer une nouvelle vague d’infection même après la campagne nationale. Il n’existe par ailleurs aucune obligation de vaccination à ce jour.

Réactions des politiciens
L’information fait réagir sous la Coupole fédérale. Ruth Humbel, co-présidente de la commission de santé du Conseil national, estime que «les personnes vaccinées ne devraient plus être limitées dans leurs libertés et que les citoyens non vaccinés pourraient se voir refuser l’entrée dans les restaurants.» Elle soulève toutefois l’exception des services publics auxquels toute la population a droit.
Beat Walti, président du groupe PLR à l'Assemblée fédérale, pense que «chaque personne a le droit de ne pas se faire vacciner mais elle devra alors porter seule la responsabilité dans le cas d’une infection.» Il souligne encore qu’il ne doit pas être question d’obligation de vaccination.
Dans les cas suivants, il est préférable de changer un masque jetable ou de laver un modèle en tissu.
La science reste prudente
Jürg Utzinger, directeur de l’Institut tropical et de santé publique suisse, préconise un maintien temporaire des mesures après la campagne de vaccination. «Si toutes les mesures barrières tombaient d’un coup, nous serions en grand danger face aux infections des non-vaccinés», explique-t-il.
L’épidémiologiste prend pour exemple Israël: «Le pays a vacciné une grande partie de sa population mais les cas d’infection augmentent actuellement. Les nouveaux infectés pourraient être en majorité des personnes non vaccinées.»
Christoph Berger, président de la Commission fédérale des vaccinations, précise encore que «si la moitié de la population est vaccinée cet été, l’autre moitié reste exposée au virus.» Les hôpitaux risqueraient à nouveau d’atteindre leurs limites.