Black Market Music se présentera à Label Suisse

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Black Market Music à Label Suisse«Le vinyle revient en force, la cassette refait surface»

Entrevue avec la responsable du label Black Market Music, qui se laissera découvrir durant le Grand Marché des Labels au festival Label Suisse.

Gabriela Varela de Black Market Music (Switzerland).

Gabriela Varela de Black Market Music (Switzerland).

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En 2022, les festivaliers de Label Suisse, qui a révélé un copieux menu pour sa 10e édition, pourront faire plus ample connaissance avec l’univers d’une dizaine de disquaires, de labels et de collectifs du territoire, lors du Grand Marché des Labels qui se tiendra sur l’Esplanade de Montbenon, à Lausanne, le samedi 17 septembre, de 17h à 21h30. Parmi ceux qui présenteront au public et aux diggers les artistes avec lesquels ils collaborent – à grand renfort de vinyles, platines, cassettes, voire de DJ sets – figure le label lausannois Black Market Music (Switzerland), créé en décembre 2017, qui donne dans le rock, punk, métal et tout genre apparenté. Il est représenté par Gabriela Varela, responsable.

Que faut-il pour qu’un artiste séduise Black Market Music?

En dehors de la musique, il doit avoir de l’attitude et une excellente présence scénique et faire passer des émotions.

À quand remonte votre première réussite avec l’un de vos artistes?

Automne 2018 avec le single «Social Media Boy» du groupe fribourgeois Dirty Sound Magnet. Ça leur a permis de trouver un vrai label (sourire). On garde contact, mais uniquement pour les concerts. Ce sont d’excellents musiciens qui mériteraient d’avoir plus d’attention dans leur pays d’origine.

Votre pépite du moment et pourquoi?

Sans vouloir nous jeter des fleurs, le groupe Am Samstag, dont je fais partie. Je crois qu’on a un fort potentiel commercial, même si on est issu d’une culture underground et DIY. Et apparemment, on n’est pas si mauvais sur scène… Depuis notre formation fin 2018, on a une moyenne de 20 dates par an, dont la moitié à l’étranger. Cette moyenne aurait pu et pourrait être bien plus grande s’il n’y avait pas eu le Covid et si on ne devait pas payer tous les frais de voyage de notre poche. Nos cachets servent surtout à financer nos voyages. Mais ce sont des souvenirs géniaux et on essaie de tracer notre chemin.

Comment voyez-vous l’avenir de l’industrie musicale?

Je pense que l’avenir nous réservera des surprises malgré l’ère du digital. Le vinyle était devenu obsolète avec l’apparition du CD et il revient en force depuis quelques années. Même la cassette refait surface. Personnellement, et pour tout un tas de raisons financières et éthiques, je crois qu’il est nécessaire de continuer à reproduire de la musique sur des supports sonores. La musique est supposée être un moment de partage et procurer du bonheur. C’est toujours plus intéressant et enrichissant de partager un moment de bonheur avec des vrais êtres vivants que seul derrière son ordinateur avec Spotify ou un concert en streaming. Le streaming est un concept inégalitaire qui ne paie pas les artistes en fonction du réel travail fourni derrière. Quelqu’un qui aime vraiment ta musique paiera ton disque 20 francs sans sourciller. Spotify ne te paie pas ça pour 10’000 streams sur sa plateforme… Aller à un concert, chez un disquaire, ça reste la meilleure façon de soutenir un artiste et un magasin local. Et puis tu ne vas pas demander à ton groupe préféré de signer un autographe sur ton smartphone à la pomme à 1000 balles la pièce, si?

À l’ère du streaming, quelle est la raison d’être d’un label?

Accompagner un artiste. De mon point de vue, surtout dans une petite structure comme la mienne, un label ne doit pas se contenter de sortir de la musique, de faire de la distribution physique et digitale. Un label se doit d’accompagner et de conseiller son (ses) artiste(s) dans tous les aspects liés à la musique et à la carrière musicale. De la production à la promotion en passant par le plus important, l’aspect administratif et la protection de sa musique et de ses droits. Je suis toujours consternée quand j’entends un groupe dire qu’aucun membre n’est inscrit à la SUISA sous prétexte que leur musique ne passe pas à la radio… et des discours comme celui-là, j’en entends très souvent. Donc, je pense que les labels ont encore de beaux jours devant eux.

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