Élections fédéralesComment les abstentionnistes influencent les élections
Nombreux sont les Suisses qui, une fois de plus, ne se rendront pas aux urnes dimanche. Mais si la majorité silencieuse s’exprimait, cela changerait-il pour autant la donne?

Les Suisses se désintéressent de plus en plus de la politique.
20min/Vanessa LamSelon toute vraisemblance, la moitié des électeurs suisses ne se mobiliseront pas aujourd’hui pour les élections fédérales, écrit la «SonntagsZeitung». Partant de ce constat, le journal dominical alémanique a cherché à savoir quel serait le résultat si la majorité silencieuse se rendait également aux urnes. «Contrairement à ce que beaucoup pensent, une participation de 100% aux élections fédérales n’entraînerait aucun changement fondamental», estime Georg Lutz, professeur en sciences politiques à l’Université de Lausanne. Le politologue tire cette conclusion d’enquêtes post-électorales menées par l’Institut lausannois FORS lors desquelles il a été demandé aux abstentionnistes pour quel parti ils auraient voté s’ils s’étaient rendus aux urnes.
Une tendance se dégage clairement: dans la plupart des cas, les partis qui figuraient déjà parmi les gagnants auraient bénéficié d’une participation à 100%. En 2019, si tous les abstentionnistes en Suisse avaient voté pour leur parti préféré, les Verts auraient été aussi forts que le PS. Avec un taux de participation de 100%, les deux partis auraient obtenu chacun 14,7% des voix. Outre les Verts, le PLR et les Verts libéraux en auraient également bénéficié. Les deux partis auraient obtenu des résultats supérieurs d’environ un demi-point de pourcentage.
Les enquêtes de l’Institut FORS révèlent également d’autres résultats intéressants: par exemple, les personnes mariées sont des électeurs beaucoup plus enthousiastes que les personnes divorcées et les célibataires. Lors des dernières élections, seulement 40% des personnes divorcées et 38% des célibataires ont voté, contre 50% des personnes mariées. Les abstentionnistes ont également une mauvaise formation scolaire et de faibles revenus dans des proportions supérieures à la moyenne.