Initiative populaireLes pro-nucléaire sortent les gros sous pour récolter des signatures
L’initiative «Stop Blackout», en phase de récolte de signatures, suscite des critiques. Les paraphes sont récoltés via une agence payante. Et qui demande le prix fort.

Le peuple pourrait voter pour décider de lever ou non l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires.
20min/Marco ZanggerSi on vous accoste dans la rue pour vous faire signer l’initiative «Stop Blackout», il se peut que la personne qui vous avancera ses arguments ait des ambitions monétaires plutôt qu’idéologiques. Comme le relèvent le «Tages Anzeiger» et «SRF» mercredi, ce texte fait partie de ceux pour lesquels les comités paient des récolteurs pour aller à la chasse aux paraphes.
La pratique n’a rien d’illégal au plan national mais a souvent suscité des critiques. Dans le cas présent, l’initiative, qui vise entre autres à lever l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires, est soutenue par des lobbies et de bien riches personnes. Ce qui interpelle les journaux alémaniques, c’est le prix payé. Selon une facture qu’ils ont consultée, l’association Incop demande 75’000 francs pour récolter 10’000 signatures, bien plus que les tarifs habituellement pratiqués. L’association dément la véracité de la facture.
Des critiques à gauche
Le «Club suisse de l’Energie», derrière l’initiative, ne commente pas ses pratiques en la matière mais dit qu’il travaille avec plusieurs organisations. Le président d’Incop, lui, indique que les tarifs varient selon plusieurs critères, notamment la difficulté du sujet et du temps imparti.
«Lorsque des individus ou des organisations opaques tentent d'acheter des initiatives avec de l'argent, mais sans soutien social, on peut se poser des questions sur la politique démocratique», critique Markus Unterfinger, porte-parole de la Fondation pour l’énergie, sceptique à l’égard de l’énergie nucléaire, dans le «Tages Anzeiger». L’inquiétude est partagée à gauche. La co-présidente des Jeunes Vert-e-s-x suisses Margot Chauderna, sur Twitter, prend position: «si vous doutiez encore que les riches dirigent la politique, en voilà la preuve», écrit-elle.
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