pénurie de Logements en Suisse: Limiter le nombre de pièces par personne: l’idée divise

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pénurie de Logements en SuisseLimiter le nombre de pièces par personne: l’idée divise

Guy Parmelin organise vendredi une table ronde sur la crise du logement avec les milieux concernés. L’Asloca propose de plafonner le nombre de chambres en fonction du nombre de locataires pour favoriser les familles.

Les grandes villes comme Genève sont davantage touchées par la pénurie de logements.

Les grandes villes comme Genève sont davantage touchées par la pénurie de logements.

Getty Images/iStockphoto

En janvier dernier, le conseiller fédéral Guy Parmelin avait comparé la Suisse à un hôtel qui affiche «pratiquement complet», tant certaines régions souffrent d’une pénurie de logements. Pour esquisser des solutions, une table ronde réunissant Confédération, cantons, villes et organisations concernées est organisée vendredi.

Dans un document, l’Association suisse des locataires (Asloca) préconise de limiter le nombre de pièces par personne comme c’est déjà le cas dans les coopératives et les logements publics. En clair, un locataire seul aurait droit à deux pièces maximum et une famille de quatre personnes à un cinq-pièces.

Cette mesure est efficace pour optimiser l’occupation des logements, explique le conseiller aux États socialiste Carlo Sommaruga (GE), président de l’Asloca qui voudrait parallèlement que les locataires puissent échanger leur logement entre eux aux mêmes conditions contractuelles. Cette mesure permettrait aux personnes qui vivent dans un appartement trop grand après le départ des enfants ou après un divorce de trouver facilement un appartement plus petit.

Vice-président de l’Asloca et conseiller national, Michael Töngi (Verts/LU) ajoute que les personnes seules ou les couples, considérés comme des locataires plus agréables, sont toujours privilégiés par rapport aux familles lors de la recherche d’un logement spacieux.

Inefficace pour la droite

Le conseiller national Philipp Matthias Bregy (Centre/VS), membre du comité de l’association suisse des propriétaires (HEV), estime quant à lui que la limitation de l’espace est inefficace et constitue une restriction massive des droits de propriété. «Si, après un divorce, les deux parents veulent s’occuper des enfants correctement, ce n’est pas possible avec un appartement de deux pièces. Si quelqu’un décède, les survivants doivent-ils être expulsés?» se demande-t-il, préconisant pour lutter contre la pénurie de faciliter les projets de construction. Membre de la même association, le conseiller aux États Hannes Germann (UDC/SH) considère que les restrictions ne fonctionnent pas. Selon lui, le canton de Genève a tenté sans succès de plafonner les loyers. «Aujourd’hui, Genève dispose du plus mauvais parc immobilier de Suisse, car les prescriptions et la bureaucratie ont freiné les investissements nécessaires.»

Et vous, que pensez-vous de la limitation du nombre de pièces par personne?

D’autres revendications 

Les autres revendications de l’Asloca concernent la location Airbnb, qui devrait être limitée, la promotion de la construction de logements d’utilité publique (au moins 50% pour les nouvelles constructions), des contrôles automatiques et réguliers des loyers et des rendements. Côté politique, les partis ont déjà listé de nombreuses solutions pour tenter de remédier à la pénurie de logements en Suisse. Pour l’UDC, limiter l’immigration permettrait de faire baisser la demande. Le Centre appelle à alléger les procédures administratives pour faciliter les nouvelles constructions. Le PS veut que le prix des loyers soit indexé sur les coûts réels alors que les Verts demandent davantage de logements à loyer modéré. Un élu vert’libéral bernois estime même qu’il faudrait détruire certains vieux bâtiments pour faire de la place à du neuf.

(blu/jba)

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