GenèveL’UDC aimerait bien punir le syndicat étudiant de gauche
A la suite de la tentative d’entartage de l’élue Céline Amaudruz à l’Université, le parti aimerait couper les vivres à la CUAE.

Berne, le 21 septembre 2022. Portrait de la conseillère nationale UDC genevoise et vice-présidente du parti, Céline Amaudruz. Photo Yvain Genevay / Le Matin Dimanche
Yvain Genevay / TamediaLa tentative d’entartage de la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz perpétrée le 21 décembre dernier dans l’enceinte de l’Université continue de faire des vagues. Ce jour-là, l’élue avait été agressée alors qu’elle participait à un débat sur la neutralité organisé par l’association étudiante le «Club genevois de débat». Les activistes d’extrême gauche l’avaient notamment traitée de facho. Puis, via le site Renversé, ils avaient promis qu’ils n’en resteraient pas là et reviendraient «plus nombreux, plus organisés, plus déterminés et plus prêts à en découdre!» Ce jeudi, dans «Watson», un autre conseiller national UDC, Yves Nidegger, montre les crocs, alors que Céline Amaudruz a déjà porté plainte. Il songe notamment à sévir contre la CUAE, le syndicat étudiant de l’Université.
Yves Nidegger dit vouloir interpeller le Conseil d’Etat à propos de cet incident, mais il envisage surtout de punir la CUAE («Blick» ayant suggéré le 24 décembre, en écrivant au conditionnel, que l’un des membres du comité du syndicat aurait pris part à l’expédition punitive). Le politicien menace de proposer au Grand Conseil une coupe dans le budget de l’Université à hauteur de la subvention qu’elle verse à la CUAE, soit 3,50 francs par semestre et par étudiant.
La CUAE nie être impliquée
La CUAE, elle, avait indiqué le 28 décembre à «20 Minutes» avoir «eu vent» de cet incident mais «ne pas être impliquée». Elle reproche cependant à Céline Amaudruz de vouloir utiliser cet épisode «pour sa propre campagne électorale pour un parti d’extrême droite» et affirme «soutenir les personnes qui protestent contre la normalisation de l’extrême droite». Le syndicat déplore enfin que lors des trois derniers cas d’interruption d’événements se déroulant dans l’enceinte universitaire, «les médias décrient le mode d’action afin d’invisibiliser les réelles revendications des militant.e.s.».
Le rectorat doit recevoir en début de semaine prochaine les organisateurs du débat perturbé du 21 décembre. En juin dernier, il avait renoncé à porter plainte contre les activistes qui avaient interrompu les 29 avril et 17 mai deux conférences jugées transphobes. En lieu et place d’une sanction, l’Université avait signé une déclaration commune avec la CUAE réaffirmant «le respect dû aux personnes, le refus de la violence et le respect de la liberté académique».