Mondiaux de freestyle: Fanny Smith «très fière» de son titre

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Mondiaux de freestyleFanny Smith: «Je suis très fière»

La Vaudoise a remporté une 7e médaille mondiale en 8 Championnats du monde. En or, comme en 2013. De quoi vibrer, dans l'aire d'arrivée de Saint-Moritz.

La Villardoue a pu compter sur un sacré soutien dans l'aire d'arrivée.

La Villardoue a pu compter sur un sacré soutien dans l'aire d'arrivée.

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La Suissesse de 32 ans a reconquis le titre mondial de skicross, douze ans après celui gagné à Voss, au fin fond de la Norvège, alors qu'elle n'avait que 20 ans. Mais cette fois, c'était devant ses parents, son fan's club et un public acquis à sa cause qu'elle a levé les bras, après avoir dominé quasi l'intégralité de la compétition. Interview, après avoir enfin évacué les gouttes de champagne qui lui ont rajouté quelques larmes, alors qu'il n'y avait pas besoin de ça…

Que se passe-t-il dans votre tête?

Pour moi, ça a été une journée extraordinaire. Il y a douze ans, j'avais gagné ma première médaille sur des Championnats du monde, alors que j'avais un peu cette insouciance… Cela avait été une année 2013 exceptionnelle (ndlr: elle avait aussi gagné le globe de la Coupe du monde!). Et là, si longtemps après, pour mes huitièmes Mondiaux, d'encore aller chercher une médaille… Je suis très fière.

Ryan Regez est heureux

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«Je n'ai pas toujours vraiment bien compris ce qu'il s'est passé aujourd'hui… J'étais prêt, mais vu comment ça s'est passé, c'est incroyable (ndlr: il a failli chuter deux fois et a réussi une folle remontée en séries, avant de terminer seul sur les 3/4 du parcours en finale). C'est le skicross, il faut toujours avoir un peu de chance avec soi. Je n'en avais pas eu vraiment cette saison jusque-là et c'est aussi pourquoi je suis particulièrement heureux aujourd'hui d'avoir pu l'emporter. Mon chemin a été compliqué (ndlr: il s'était déchiré les ligaments il y a deux ans, avant de revenir au sommet) et tortueux, ça me rend encore plus fier de ce que j'ai réussi à faire en gagnant ce titre mondial à domicile.»

J'ai l'impression que le moment où vous avez eu le plus peur aujourd'hui, c'est quand vous avez pris du champagne dans les yeux…

Ah l'horreur, ouais! Ca brûle! (rires) Non, mais ça a été une journée très compliquée. Il y avait beaucoup, beaucoup de pression avec ces championnats du monde en Suisse. De partout, hein! Dans l'équipe, de la part des médias, de tout ce qu'il y avait autour de l'organisation... Ça a été difficile à gérer, je n'ai d'ailleurs pas très bien dormi. Et puis au début de la journée, je n'étais pas en top forme. J'étais un peu... Je n'étais pas dans le bon état d'esprit. Ensuite, j'ai essayé de me concentrer sur mes courses et je savais ce que j'avais à faire. Ensuite, en finale, le départ a pris un peu de retard (ndlr: il avait fallu évacuer une concurrente blessée en petite finale) et ça m'a fait du bien. J'ai pu faire sortir toute cette pression et prendre mon temps pour me reconcentrer. Ce n'est pas simple, nos manches s'enchaînent très vite. Donc quand on peut avoir un petit moment pour nous, ça fait du bien. J'ai réussi à rester dans ma bulle et livrer ce qu'il y avait à faire.

Romain Détraz n'a pas eu sa chance

«Ca va bien, au vu des circonstances… J'ai un peu tapé la hanche, mais ça va. Ca fait juste ch... de ne pas avoir pu tenir jusqu'à la première courbe, mais bon. C'est comme ça. Je n'ai pas pris de mauvaise trace avant ma chute. Je pensais qu'au premier virage, tout le monde allait chercher un peu vers l'extérieur et j'ai voulu anticiper. Mais Ryan Regez était sur ma trajectoire et j'ai pris la care sur la neige et ça m'a fait tomber. J'aurais préféré aller un peu plus loin et montrer ce que je sais faire. Je me sentais bien sur ce parcours, l'entraînement matinal s'était bien passé et j'étais vite sur ce tracé. C'est dommage de sortir comme ça. Il reste encore deux courses de Coupe du monde en Suède et on va essayer de tourner la page rapidement.»

Vous disiez préférer le globe, vous avez parlé d'une piste qui ne vous convenait pas... Mais finalement, tactiquement, vous avez fait ce que vous vouliez faire, non?

Oui, tactiquement, c'était pile ma stratégie. Je savais à quoi m'attendre sur cette piste. On l'a vu en demi-finale (ndlr: elle avait été doublée dans le dernier virage), ça revient vite derrière! Le parcours est comme ça. En finale, j'ai essayé de prendre un bon départ et de rester sur mon plan, de me concentrer sur mon ski, de ne pas faire d'erreur et de pousser, mettre toute l'énergie qui me restait jusqu'à la ligne d'arrivée.

On vous a vu très émue à l'arrivée. Presque une heure après, vous vous rendez compte un peu du chemin parcouru?

C'est clair… Huit championnats du monde, sept médailles quoi! C'est joli… J'ai toujours une blague à moi, qui explique pourquoi je me dois de toujours aller décrocher une breloque. Parce qu'il y a mon nom inscrit sur la médaille: Fanny Smith (ndlr: elle le dit en montrant le «FIS», pour Fédération Internationale de ski, de son précieux métal). A la fin, ça ne pouvait pas mieux se passer.

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