Genève: Sa demande d’asile refusée, il met fin à ses jours

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GenèveSa demande d’asile refusée, il met fin à ses jours

Un jeune Afghan de 18 ans du foyer de l’Etoile s’est suicidé, alors qu’il allait être renvoyé en Grèce. Une action de protestation a eu lieu.

«Entendez notre détresse». Les occupants du foyer ont suspendu des messages aux grilles, tout autour du foyer. 
Le foyer de l’Etoile, à Genève, accueille une centaine de requérants d’asile mineurs non accompagnés (RMNA) ainsi que de jeunes adultes.
Les conditions de vie du foyer de l’Etoile y sont critiquées depuis longtemps. «Combien de temps vous ne faites rien?», demande une banderole.
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«Entendez notre détresse». Les occupants du foyer ont suspendu des messages aux grilles, tout autour du foyer. 

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Alireza avait 18 ans. Lorsque le Tribunal administratif fédéral (TAF) a confirmé la décision du Secrétariat d’état aux migrations (SEM) qui refusait sa demande d’asile et le renvoyait en Grèce, le jeune Afghan a décidé de mettre fin à ses jours. Un acte qui laisse le milieu de l’asile genevois sous le choc, sans pour autant être un cas isolé. Il s’agit du deuxième suicide en trois ans au foyer de l’Etoile, centre d’accueil pour migrants mineurs ou jeunes adultes; un lieu dont les conditions de vie sont depuis longtemps critiquées. En mars 2019, un autre jeune homme y avait mis fin à ses jours. 

Autorités au courant des risques

Selon la RTS et «Le Courrier», autant le SEM que le TAF étaient au courant des risques qu’une décision de renvoi pouvait avoir sur la santé mentale d’Alireza. Son dossier médical précisait notamment que «le patient présenterait un risque élevé de passage à l'acte suicidaire en cas de renvoi». Une information consignée par le SEM qui indique néanmoins «qu’il ne serait pas correct que la mention d'un risque suicidaire contraigne les autorités à revoir leur position.» Une mobilisation de soutien aura lieu jeudi devant l’Hospice général, qui gère l’asile au bout du lac. 

Choc et colère

Ce matin, déjà, des occupants du foyer et des proches se sont rassemblés en mémoire de la victime qui a mis fin à ses jours, indique la «Tribune de Genève». Des banderoles ont été déployées sur les bâtiments, notamment pour protester contre le sort des occupants. Rencontré à la sortie des lieux, un jeune a estimé que le foyer, «c’est comme la prison. Il y des grilles, on est à deux dans une chambre de 4m2. La mort d’Alireza, c’est un choc et cela génère beaucoup de colère.» Outre les conditions de vie dans le centre d’accueil, les jeune requérants estiment aussi être injustement traité en comparaison des réfugiés ukrainiens. 

Pensées suicidaires? Faites-vous aider.

(lmv/dra)

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