SuisseAsile: une majorité derrière l'UDC pour durcir les règles
L'UDC a réussi une percée cette semaine au Parlement en matière de politique d'asile en Suisse. Mais certains projets adoptés sont inapplicables.

Le conseiller fédéral Beat Jans n'a pas réussi à faire plier la majorité de droite sur l'asile (archives).
20min/Matthias SpicherLe Conseil des Etats a confirmé ce jeudi plusieurs interventions parlementaires qui avaient été soutenues lundi par le Conseil national, lors d'une session spéciale demandée par l'UDC et consacrée à la politique d'asile. Il s'agit notamment d'augmenter les contrôles aux frontières, d'accélérer les procédures de renvoi du pays ou de placer les demandeurs d'asile visés par une procédure pénale sous surveillance dans des centres spéciaux.
L'agression en février d'un retraité, dans un train en Appenzell, par un Afghan admis provisoirement en Suisse a donné de l'eau au moulin de l'UDC jeudi matin lors des débats. «Il était déjà connu pour plusieurs délits violents. C'est incompréhensible qu'une telle personne puisse circuler librement dans notre pays et menace la sécurité de la population», s'est émue la Bernoise Esther Friedli.
«La majorité respecte les lois»
Elle a reconnu que la majorité des demandeurs d'asile se comportaient de façon «parfaitement correcte. Ils respectent les lois. Mais il existe une partie d'entre eux – et même si elle est petite, elle ne fait que grandir – qui sont des criminels.» Le socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard a convenu que ce type de faits divers était choquant et que les gens qui commettaient ces agressions devaient «être punis et renvoyés si nécessaire».
Mais il a aussi voulu raconter l'histoire d'une dizaine d'enfants d'immigrés qu'il a vu grandir dans son quartier à Renens. «Aucun n'a jamais connu de problème de discipline ou de sécurité, ils se sont tous intégrés. J'aimerais juste qu'une fois dans ce débat, qu'on parle aussi de ces personnes et qu'on ne fasse pas comme s'il y avait un pays qui était dévasté par des hordes de gens qui viennent pour brutaliser nos concitoyens.»
La faute aux cantons?
Malgré les victoires de l'UDC devant les deux Chambres, le conseiller fédéral Beat Jans a déjà souligné que plusieurs interventions enfreignaient la Constitution suisse, ou des accords internationaux, et étaient donc inapplicables. Le ministre chargé de la politique d'asile a assuré aussi que le Conseil fédéral voulait en faire plus et qu'il n'était pas toujours responsable des lenteurs. «Cela fait des années que nous voulons mettre en place un centre spécial pour les requérants d'asile récalcitrants en Suisse alémanique, mais aucun canton ne s'est encore déclaré prêt à le faire.»