SuisseÉoliennes: la production chute, des opposants jubilent
La création de courant éolien a baissé de près de 16% en Suisse, entre 2023 et 2024. Pour Paysage-Libre Vaud, c'est la preuve qu'on en fait trop. Suisse Eole nuance.
Après avoir atteint des sommets en 2023, la croissance de la production d'électricité des éoliennes en Suisse a subi un contrecoup l'an dernier. Les chiffres de Swiss Energy-Charts révèlent une baisse de 16%, soit de 169 GWh à 142,6 GWh annuels. Pour Paysage-Libre Vaud, organisation qui se bat contre le tout-éolien, cette évolution confirme les arguments en défaveur de cette énergie.
«L'an dernier, l'OFEN et Suisse Eole ont fait un bruit pas possible pour dire qu'ils avaient battu des records. Là, ils prennent un coup sur la tête», commente son secrétaire général, Jean-Marc Blanc. Davantage que la baisse annuelle de régime, ce dernier dénonce la part minime fournie par l'éolien en Suisse (ndlr: 0.2% de la production nationale). «Les éoliennes tournent plus avec les subventions qu'avec le vent. On parle d'une énergie microscopique qui emm**** tout le monde, mais qui fait un bruit du diable en terme de communication.»
«2024 n'a pas été une année moins bonne»
Contactée, Suisse Eole ne conteste pas ces chiffres, mais parle d'une interprétation «erronée». «Ce n’est pas 2024 qui a été une année moins bonne, mais c’est bien 2023 qui a été une année exceptionnelle», nous a répondu l'association qui défend le développement de l'éolien. Depuis 2019, la production annuelle allait de 140 à plus de 150 GWh, poursuit Suisse Eole.
«Les chiffres collectés depuis maintenant plus de 17 ans montrent que l’éolien fournit» une production stable. L'association précise que de «légères variabilités» sont enregistrées car, comme pour le solaire ou l'hydroélectrique, il s'agit d'une énergie dépendante du climat.
Deux initiatives à la peine
Paysage-Libre Suisse a lancé il y a un an deux initiatives pour freiner la construction de parcs éoliens dans la nature. Alors qu'il reste six mois pour récolter deux fois 100'000 signatures, les deux textes n'ont pas encore franchi la barre des 40'000 paraphes. Jean-Marc Blanc concède que ce sera difficile, mais ne perd pas espoir: «Je ne suis pas sûr qu'on y arrivera, mais depuis début janvier, il y a une forte mobilisation et la récolte des signatures progresse bien.»