Vaud: un syndicat demande trois jours de congé menstruel par an

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Vaud«On réclame au minimum trois jours de congé menstruel par an»

Le syndicat Sud a demandé au Conseil d'Etat la mise en place de mesures pour les personnes concernées par les règles. N'ayant pas reçu de réponse à son courrier de novembre, il revient à la charge. 

«On en parle mais ce n'est pas assez reconnu que certaines femmes sont incapables de travailler pendant leurs règles», déclare Myriam Fijani, membre du collectif «Nous serons le feu».

«On en parle mais ce n'est pas assez reconnu que certaines femmes sont incapables de travailler pendant leurs règles», déclare Myriam Fijani, membre du collectif «Nous serons le feu». 

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«On ne veut pas attendre jusqu'au 8 mars (ndlr: journée internationale des femmes) pour avoir une réponse!» La fédération syndicale Sud voit rouge. Elle veut que ça bouge, et vite. Dans un courrier adressé au Conseil d'Etat vaudois en novembre dernier, elle a demandé l'ouverture de négociations pour l’instauration d’un congé menstruel dans les écoles, ainsi que les lieux de travail et de santé du canton. La lettre est restée sans réponse formelle, indique le syndicat qui «ne lâchera pas». Mardi, il a renvoyé le même courrier. 

«On réclame trois jours de congé par an, au minimum. Les employés qui peuvent prendre soin de leur santé sont plus performants au travail. Des études le démontrent, déclare Myriam Fijani, porte-parole de «Nous serons le feu», collectif militant interne au syndicat. On en parle mais ce n'est pas assez reconnu que certaines femmes sont incapables de travailler pendant leurs règles, en particulier celles qui souffrent d'endométriose.»

«Le Conseil d’Etat a bien reçu le courrier et va y répondre à très brève échéance», a informé mardi après-midi le Bureau d’information et de communication de l’Etat de Vaud. Quant à la suite des événements et la faisabilité d'un tel projet, «l'Exécutif entend réserver sa réponse prioritairement au syndicat. Mais celle-ci fera très vraisemblablement l’objet d’une communication.»

Ça commence à bouger

En tout cas, dans les villes romandes, ça commence à bouger. Parfois sérieusement. Lundi, le Conseil général de Fribourg a accepté d'inscrire dans le règlement du personnel de la ville le droit à un congé menstruel jusqu'à trois jours par mois, sans certificat médical, rapporte «La Liberté». En 2022, la Ville de Zurich avait accepté un projet pilote de congé menstruel de cinq jours par mois. Et puis l'an dernier, un postulat a été déposé en ce sens au Conseil communal de Lausanne (voir vidéo ci-dessous).

Des faits qui motivent Myriam Fijani à aller plus loin dans le canton de Vaud: «Nous avons décidé de commencer de manière douce, mais au vu de ce qu'il s'est passé à Fribourg, nous aimerions que les négociations s'ouvrent et qu'il soit désormais possible de demander des congés par mois.»

En mars 2023, un texte pour un congé menstruel a été déposé au Conseil communal de Lausanne par plusieurs partis de gauche.

Toujours «pour remédier à une importante lacune en matière d'égalité et de droits fondamentaux», le syndicat demande aussi à l'Exécutif vaudois la distribution de protections périodiques gratuites dans les écoles du secondaire I et II, et pour les personnes qui utilisent les locaux de l’État. L'an dernier, le Canton avait décidé d'équiper les gymnases et écoles professionnelles de tampons et serviettes hygiéniques, pour un coût estimé à 78'000 francs. Avant d'étendre la mesure aux personnes vulnérables. Mais, en ce qui concerne l’école obligatoire, le Canton a laissé l'appréciation aux communes. Le syndicat Sud déplore des différences entre les élèves. 

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