Vevey: votation en vue pour des caméras contre le deal

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Vevey (VD)Caméras contre le deal: oui des élus, mais il y aura référendum

Le Conseil communal a accepté l'investissement pour un dispositif de vidéosurveillance dans le secteur de la gare, mais a demandé la tenue d'un référendum.

«20 minutes» était allé recueillir les avis des Veveysans à la veille du débat.

20min/Gabriel Nista, François Mellilo

Le débat sur le deal de rue se jouera dans les urnes. Jeudi soir, le Conseil communal de Vevey (VD) a décidé de soumettre à la population la décision d'installer des caméras de vidéosurveillance dans le secteur de la gare. La proposition a été soutenue à une très large majorité. «Chaque habitant de cette ville subit ces désagréments et est à même de donner son avis», a plaidé le PLR, Patrick Bertschy.

La population veveysanne décidera si elle veut investir 800'000 francs pour installer et exploiter 44 caméras couvrant une zone de 75'000 m2 aux alentours de la gare CFF, lieu où se concentre le deal de rue. Le Conseil communal s'est majoritairement prononcé en faveur de la mesure, même si la plupart des élus ont reconnu qu'à elle seule, elle ne permettra pas de faire disparaître le phénomène, la présence policière étant plus importante. «Personne ne devrait avoir peur et se sentir en danger en marchant dans le secteur de la gare. Il faut retrouver une sérénité», a aussi estimé Patrick Bertschy.

20min/François Melillo

«On filme sans voir»

L'idée n'a toutefois de loin pas fait l'unanimité. Le groupe Décroissance-Alternatives s'y est opposé, bien que le syndic de la ville, membre de leur propre parti, la défende. «On nous propose un remède miracle coûteux, mais l'efficacité contre le deal de rue est de valeur nulle. Toutes les études s'accordent sur le fait que la vidéosurveillance ne dissuade pas, c'est un fantasme. On va dépenser en pure perte plus de 800'000 francs pour un placebo», a déploré Adrien Colin.

Même avis du côté d'Olivier Ghorayeb, du groupe En avant Vevey, qui a relevé que les images ne peuvent pas être visionnées en direct, mais seulement sur plainte, et dans un délai de sept jours avant d'être effacées. «Les caméras seront là, mais aveugles. On filme sans voir, on stocke sans agir», a-t-il résumé. Selon Patrick Bertschy, au contraire, l'expérience à Yverdon-les-Bains a montré que des affaires ont pu être résolues grâce aux images enregistrées.

Vevey, «Ville d'images»

Le slogan de Vevey, «Ville d'images», a été plusieurs fois évoqué lors du débat. La gare est une porte d'entrée dans la ville pour de nombreuses personnes et la situation n'y est pas acceptable, se sont accordés les élus. D'où l'idée des caméras. Si elles ne règlent pas le problème, mais le déplacent, au moins, le deal ne se fera pas en plein milieu de là où les visiteurs posent le pied à leur arrivée à Vevey. Le paquet qui sera présenté en votation comprend aussi une amélioration de l'éclairage public la nuit et la pérennisation du travail social de proximité, deux mesures saluées par tous les groupes. La date de la votation doit encore être définie.

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