Boudry (NE)Visite fédérale au centre pour requérants dans un climat apaisé
La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider était de passage à Perreux, ce lundi. Elle y a échangé avec des élus locaux, lors d’une table ronde.

Elisabeth Baume-Schneider (au centre) a visité le Centre fédéral pour requérants d’asile de Boudry (NE).
20 minutes/Sébastien AnexLa cheffe du Département fédéral de justice et police était de passage dans le canton de Neuchâtel, ce lundi. Elisabeth Baume-Schneider y a rencontré les conseillers d’État neuchâtelois Florence Nater et Alain Ribaux, ainsi que des élus locaux et des membres d’associations. Elle s’est également imprégnée de l’atmosphère qui règne autour et au sein du Centre fédéral pour requérants d’asile (CFA) de Boudry.
Alors que 419 personnes accueillies étaient dénombrées sur le coup de 13h30, lundi au CFA, toutes les parties se sont accordées pour parler d’une situation apaisée à l’intérieur et aux alentours de l’ancien hôpital psychiatrique de Perreux. «Les difficultés sont moindres. C’est plus facile de gérer une population de 450 personnes qu’une de 800», a concédé la conseillère fédérale. L’augmentation du personnel d’accompagnement, qui est passé de 77 emplois à la fin 2022 à 120 actuellement, n’y est également pas étrangère.
Car pour la Jurassienne, si la sécurité est une nécessité, l’accompagnement et la médiation sociale ne le sont pas moins. Elle a salué les efforts en la matière à Boudry où deux tiers des réfugiés ont participé à des activités proposées sur place: «Ça se passe actuellement très bien. Il faut rendre hommage au travail accompli.» Le CFA s’est du reste attiré les louanges de la Commission nationale de prévention de la torture, laquelle «a observé de bons exemples concernant l’hébergement et l’encadrement», peut-on lire dans un rapport rendu ce lundi.
Alors que la convention de base entourant le CFA fait l’objet de discussions entre le Canton et la Confédération, l’accord devrait être adapté d'ici à cet été. Du côté neuchâtelois, on s’attache à faire en sorte que le plafond des 480 pensionnaires ne soit pas dépassé, comme cela a été le cas, à diverses reprises, ces 18 derniers mois.
La Confédération invitée à payer plus
«Les coûts liés à la sécurité sont largement supérieurs aux indemnités versées en la matière par la Confédération.» En une phrase, Alain Ribaux a résumé le principal point de tension dans les relations entre le Canton de Neuchâtel et la Berne fédérale. «On ne parle pas seulement des patrouilles, mais également des interventions de police-secours sur place et du fonctionnement de la justice», a détaillé le conseiller d’État neuchâtelois, avant d’estimer qu’il faudrait «au moins tripler le montant actuellement alloué par la Confédération» pour être dans les clous. «Il y a une ouverture, mais aucune promesse n’a été faite», a dit l’élu PLR. Pour rappel, Neuchâtel dispose non seulement du plus grand CFA de Suisse avec Perreux, mais également du seul Centre spécifique du pays aux Verrières. Ce centre héberge une population de requérants à problèmes et applique des mesures de sécurité plus strictes.