Zurich: le canton veut contrôler les zones 30

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ZurichLe Canton veut avoir le dernier mot sur les zones 30

Ancré à droite, le Parlement cantonal souhaite empêcher les villes de Zurich et Winterthour, contrôlées par la gauche, de limiter les routes principales à 30 km/h.

Les zones 30 font débat à Berne et dans plusieurs cantons, comme Zurich ou Fribourg.

Les zones 30 font débat à Berne et dans plusieurs cantons, comme Zurich ou Fribourg.

20min/Vanessa Lam

Le débat a duré plus de trois heures, de très nombreux députés s’étant exprimés. Et le résultat du vote a été on ne peut plus serré, l’initiative ayant été acceptée pour une seule voix d’écart, soit 88 à 87. Le Parlement zurichois vient ainsi de retirer aux villes de Zurich et Winterthour leur souveraineté en matière de limitation de vitesse, sur les axes principaux, à savoir les routes d’importance nationale, cantonale ou supracommunale. Le but étant de limiter les réductions de vitesse aux «situations exceptionnelles». À noter qu’un référendum a déjà été demandé. Le dernier mot reviendra donc au peuple, au plus tôt cet automne.

À l’origine de cette initiative, qui n’est pas sans rappeler celle mise en consultation à Fribourg, le PLR et l’UDC estiment que les exécutifs des deux villes concernées, les seuls à disposer de telles prérogatives, abusent de leurs droits en matière de zones 30. Ils seraient d’ailleurs ouvertement hostiles aux voitures, rapporte le «Tages Anzeiger». Le député Ulrich Pfister (UDC) reproche ainsi que, dans ces villes, «les exceptions deviennent la règle. Pour des raisons idéologiques, le droit fédéral est bafoué sans vergogne». La droite a aussi soutenu que les zones 30 ralentissaient les transports publics et les services de secours, ainsi que les acteurs privés de l’économie.

Étude au cas par cas

Dans l’autre camp, les parlementaires estiment qu’il s’agit avant tout d’une attaque à la souveraineté de ces villes. «Il s'agit pour vous de les priver de leur pouvoir, car vous n'y avez pas la majorité», accuse Benjamin Walder (Verts). Et Felix Hoesch (PS) d'estimer que le 30 km/h apporte «sécurité et protection contre le bruit». Quant à Rosmarie Joss (PS), sur la question du droit fédéral, elle a rappelé que «chaque nouvelle mesure de limitation de vitesse à 30 km/h est soumise à un examen au cas par cas». La règle de l’exception ne serait ainsi pas bafouée.

Par la suite, plusieurs députés ont partagé leurs propres expériences, faites dans leurs communes respectives. Et ils en tiraient des bilans diamétralement opposés. Ce qui a fait dire à Stefan Feldmann (PS) que «les besoins des communes étant différents de l’une à l’autre, elles sont finalement les mieux placées pour les évaluer». À noter que le Conseil d'État soutient lui aussi l'initiative.

Deux abstentions décident l'issue

Au moment du vote, une petite surprise s’est produite. Sur le papier, l’Alliance pour le Climat (PS, Verts, PVL, AL et PEV) réunissait ce jour-là suffisamment de membres pour contrer l’initiative de la droite. Mais deux élus du PEV se sont abstenus: le président du parti Donato Scognamiglio et son chef de groupe, Markus Schaaf. Le président a ensuite expliqué que, en tant qu'habitant de Freienstein, il n'est pas un habitué aux transports publics. Dès lors, il aurait «une autre vision que ses collègues de la ville de Zurich». Et Thomas Forrer (Verts) de considérer que «cette action va rendre à l’avenir la collaboration plus difficile».

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