DiffamationTraiter un élu de «gaga d'extrême droite» n'est pas punissable
Un journaliste avait tenu des propos controversés à l'encontre du conseiller national UDC Andreas Glarner, que celui-ci avait jugé diffamatoires. Il a perdu son procès.

Andreas Glarner veut désormais faire recours au Tribunal fédéral.
20min/Stefan LanzOui, on peut traiter un politicien de «gaga d'extrême droite». C'est ce que vient de décider la Cour suprême du canton d'Argovie dans le cas du conseiller national Andreas Glarner (UDC/AG). Celui-ci avait porté plainte contre un journaliste alémanique qui l'avait qualifié de «Gaga-Rechtsextremist» sur Twitter (aujourd'hui X) en 2022. L'élu avait jugé ces propos diffamatoires.
Mais la haute cour argovienne a estimé qu'Andreas Glarner devait accepter cette étiquette dans le cadre politique, au nom de la liberté d'expression, révèle mardi la télévision alémanique SRF. Selon le tribunal, le grand public entend, dans le terme extrême droite, une «classification à l'extrême de la droite». Ce que le politicien UDC reconnaît, puisqu'il se classe lui-même tout à droite de son parti. En outre, la cour a estimé que le terme de «gaga» avait été utilisé pour le critiquer.
L'élu conteste cette décision de justice. «Il est diffamatoire de qualifier quelqu’un d’extrémiste de droite. Je suis un homme politique du plus grand parti légitime du pays et je n'ai jamais rien fait d'extrême droite», a-t-il clamé auprès de SRF mardi. Il a annonçé qu'il allait saisir le Tribunal fédéral.
Journaliste condamné, puis blanchi
À noter que le Ministère public argovien avait d'abord condamné le journaliste à une amende avec sursis de 8000 francs et d'une amende de 1000 francs. Mais le Tribunal du district de Bremgarten (AG) l'avait ensuite blanchi, estimant que sa déclaration, tenue dans un cadre politique, n'était pas répréhensible au regard du droit pénal.
Pour rappel, Andreas Glarner a souvent maille à partir avec la justice. Il avait notamment tenu des propos controversés sur l'islam sur les réseaux sociaux en 2024. Le Ministère public du canton de Berne avait alors demandé la levée de son immunité pour soupçon de discrimination et d’incitation à la haine. Ce que n'avait pas contesté la commission de l'immunité du National. Récemment, il s'était à nouveau illustré en tenant des propos sexistes dans un podcast, qui avaient choqué le parlement.