Elections fédérales à Genève: Invitée surprise au 2e tour pour les Etats 

Actualisé

Elections fédérales à GenèveTour de passe-passe et invitée surprise au 2e tour pour les Etats

Alors qu’elle n’était en lice qu’au National, Chloé Frammery le sera aux Etats. Figure des coronasceptiques, elle remplace le candidat Philippe Oberson, qui a pourtant dénoncé jadis un tel procédé.

Personne ne l’attendait au second tour de l’élection au Conseil des Etats, et pour cause: elle s’est présentée dimanche au Conseil national - sans succès - mais n’était pas candidate à la Chambre haute. Pourtant, Chloé Frammery (Liberté) sera bel et bien en lice le 12 novembre prochain. Figure du mouvement coronasceptique, l’ex-enseignante (elle a été révoquée par le Département de l’Instruction publique) prendra en effet la place d’un prétendant aux Etats d’une autre formation, Philippe Oberson (Le Peuple d’abord); lequel n’a pas été élu au 1er tour (10e sur 13, avec 2022 voix). Ce dernier lui a offert sa place, a révélé la RTS.

Le procédé est autorisé. Les listes de l’une et de l’autre étant apparentées, il est possible de céder une place à un représentant de l’autre liste au second tour. Pourtant, ce tour de passe-passe avait précisément déclenché jadis l’ire de Philippe Oberson. Il avait dénoncé cette manière de faire à la justice, en 2021. 

Preuve «par l’absurde»

À l’époque, l’actuelle conseillère d’Etat genevoise Delphine Bachmann (Le Centre) avait bénéficié de ce mécanisme pour surgir au second tour de l’élection partielle à l’Exécutif cantonal et ainsi mieux se faire connaître. Philippe Oberson est allé jusqu'à la Cour européenne des droits de l’homme pour contester la pratique. En vain. Pourquoi alors faire aujourd’hui ce qu’il fustigeait hier? «Je démontre ainsi l’absurdité du procédé. Mme Bachmann a pu l’utiliser il y a deux ans, je ne vois pas pourquoi Mme Frammery ne pourrait pas faire pareil aujourd’hui.» D’autant que le représentant du Peuple d’abord, qui a notamment renoncé en raison des frais inhérents à une nouvelle campagne, partage «certains» combats avec la candidate de Liberté: «Ceux portés par les gilets jaunes, mais aussi la lutte contre les mesures Covid ou encore l’opposition aux interdictions de manifester.»

Les raisons d’une candidature last minute

De son côté, Chloé Frammery a accepté de saisir cette occasion de finalement se présenter aux Etats pour parler de sujets «que les médias ne traitent généralement pas». Elle cite ainsi l’agenda 2030 de l’ONU, lequel mènera «à la numérisation de la société», ou encore le futur traité «pandémie» de l’OMS en mai 2024 qui, selon elle, arrogera «les pleins pouvoirs à son directeur en cas d’urgence mondiale de santé publique». La candidate entend aussi «défendre les enfants, notamment en matière d’éducation sexuelle à l’école»; elle souhaite enfin «élargir les pouvoirs du peuple et limiter ceux des lobbies.»

Chloé Frammery figurera sur un ticket à deux, avec Anastasia-Natalia Ventouri (Le Peuple d’abord), qui a terminé dernière, dimanche. Par ailleurs, les principaux partis ont officialisé lundi leurs candidats. La gauche présente les sortants Lisa Mazzone (Les Verts) et Carlo Sommaruga (PS); la droite parie sur Mauro Poggia (MCG) et Céline Amaudruz (UDC).

(dra)

Ton opinion