Anières: procès pour la préparation d'un braquage six ans après

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GenèveSix ans après l’attaque d’Anières: un fragile procès à Lyon

En 2019, des malfaiteurs ont attaqué un bureau de change. Ils n'ont pas été identifiés. Six ans après, un trio, suspecté d'avoir préparé ce braquage, a été jugé à Lyon.

Les malfrats ont été photographiés par un témoin juste après leur méfait. Le conducteur fait un doigt d'honneur par la vitre avant.
Les braqueurs ont fui dans une Renault immatriculée en France.
La brigade de répression du banditisme a été chargée de l'enquête.
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Les malfrats ont été photographiés par un témoin juste après leur méfait. Le conducteur fait un doigt d'honneur par la vitre avant.

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L’attaque du bureau de change BNC, perpétrée le 23 janvier 2019 à la station Tamoil d'Anières (GE), n’a jamais été élucidée. Le commando de trois à quatre malfaiteurs n’a pas été identifié, et le butin de 300'000 francs suisses jamais retrouvé. L’instruction judiciaire menée en France s’est soldée par un non-lieu, faute de preuves suffisantes.

Près de six ans après les faits, trois hommes ont pourtant comparu mardi au Tribunal correctionnel de Lyon. Ils sont suspectés d'association de malfaiteurs dans un volet annexe: les préparatifs de ce braquage. Parmi eux, notamment, un homme de 41 ans, anciennement impliqué dans un recel de lingots d’or, considéré par la police judiciaire comme un personnage d’envergure du banditisme lyonnais. «Je n’y étais pas, je respecte beaucoup les policiers, ils sont vaillants, mais ils se font des idées sur moi, ils ont cru me reconnaître», affirme le quadragénaire.

Les policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Lyon ont surveillé un parking situé à Douvaine (Haute-Savoie), à quelques kilomètres d’Anières. Les policiers lyonnais sont restés toute la nuit, la veille de l’attaque, avant de lever leur dispositif. Ils sont persuadés d'avoir reconnu le prévenu, quadragénaire avec bonnet et doudoune, près du fourgon équipé d’une poutrelle métallique dépassant à l’arrière.

Le jugement sera prononcé le 7 avril

Ce Renault Mascott a été utilisé le lendemain pour enfoncer la porte du bureau de change. Un complice présumé a été identifié par la suite, à cause de son ADN sur le bouchon d’essence du fourgon, et de la voiture de sa compagne repérée sur le parking de Douvaine. Le troisième est jugé à cause d’armes trouvées en perquisition. La procureure a requis trois ans de prison ferme contre le principal prévenu et le complice à l’ADN, huit mois contre le troisième. «À part un seul procès-verbal de surveillance imprécis, il n’y a aucune preuve de repérages en lien avec le braquage», ont clamé les avocats de la défense. Jugement le 7 avril.

Victime convoquée «par erreur»!

«Ma vie a basculé ce jour-là, j’aimerais juste avoir des réponses…» Elle est venue de Suisse pour s’exprimer à la barre du Tribunal de Lyon. Pudiquement, l’employée du bureau de change a rappelé ses graves blessures à l’abdomen, les opérations, sa vie sportive désormais gâchée, ses peurs… Le camion a foncé en marche arrière au moment où elle était dans le sas d’entrée. La quadragénaire se souvient qu’un malfaiteur lui a marché dessus pour aller prendre l’argent. Essuyant discrètement ses larmes, la témoin comprend que le procès ne concerne pas directement l’attaque. Son courrier de convocation de victime a été envoyé «par erreur», s’est à peine excusé un magistrat. Ses paroles ont au moins été déposées dans l’enceinte de justice.

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