Comptes 2024: Genève annonce un excédent de 541 millions

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GenèveUn pactole de 541 millions tombe dans les caisses de l'État

Le Conseil d'État genevois a présenté ce jeudi les comptes de l'année 2024. L'excédent dégagé est considérable, sans atteindre les sommets de 2022 et 2023.

Natahalie Fontanet, conseillère d'État genevoise chargée des Finances.

Natahalie Fontanet, conseillère d'État genevoise chargée des Finances.

BASTIEN GALLAY / TAMEDIA

Ça rigole à Genève, qui à ce rythme oubliera bientôt ce que période de vaches maigres veut dire. Le Conseil d'État a présenté, jeudi, des comptes 2024 florissants, avec un excédent de 541 millions francs. Certes, le chiffre est moins ébouriffant qu'en 2023 et 2022 (respectivement +1,39 milliard et +1,33 milliard). Il demeure néanmoins excellent. «Le résultat est meilleur qu'en 2021, a observé Nathalie Fontanet, cheffe des Finances. Il s'agit d'un retour à la normale des bonnes années, car 2022 et 2023 étaient hors norme», l'économie ayant performé comme jamais.

Le Conseil d'État se déclare donc «satisfait», sans céder à l'enthousiasme. «On doit être attentifs sur le ralentissement des impôts sur les personnes morales (ndlr: les entreprises) et la hausse significative des charges structurelles de l'État», a tempéré Nathalie Fontanet. En effet, par rapport aux comptes de l'année précédente, les impôts des individus sont en hausse (+277 millions), en revanche ceux des sociétés diminuent (-483 millions). Quant aux charges contraintes (sur lesquelles la marge de manœuvre de l'État est réduite), elles ont été plus élevées que prévu en 2024 (Hospice général: +48 millions; HUG et cliniques: +19 millions; soins à domicile: +10 millions; EMS: +8 millions).

Tableau sur cinq ans réjouissant

Reste que, si l'on observe l'évolution sur cinq ans, soit la période 2019-2024, le tableau est plutôt réjouissant. Alors que la population a augmenté de 4,6% (23'481 habitants en plus), les revenus de Genève ont crû de 24% (+2,1 milliards). Les charges, elles, n'ont augmenté «que» de 20% (+1,7 milliard), avec deux postes en forte hausse: les subventions aux personnes physiques (+38%, ou +606 millions) et celles liées à la santé (+30%, ou +358 millions).

Ce qui a été fait pour les Genevois

Ces chiffres font dire ceci à Nathalie Fontanet, appelée à expliquer «les choses que le Conseil d'État a faites pour les Genevois»: «On a ici la preuve, sur cinq ans, des hausses de prestations à la population.» L'élue rappelle aussi la gratuité des TPG et la baisse d'impôts, deux mesures décidées l'an passé, précisément dans la foulée de comptes mirobolants.

Genève bien plus endetté que Vaud...

L'excédent de 541 millions dégagé en 2024 ne finira cependant pas directement dans l'escarcelle des ménages. Il alimentera la réserve conjoncturelle de l'État: légalement, «ce pactole ne peut pas être affecté à autre chose qu'aux fonds propres», a rappelé le conseiller d'État Pierre Maudet – contrairement au canton de Vaud, qui peut affecter des excédents au préfinancement de certains projets. «La différence, c'est que Vaud n'a pas de dette (ndlr: 700 millions fin 2023 quand même), alors que Genève continue à être le canton le plus endetté de Suisse», rappelle Nathalie Fontanet.

... mais de moins en moins endetté

Avec cette manne, Genève s'offre néanmoins de l'air: elle lui permet notamment de diminuer les amortissements de l'énorme prêt accordé aux caisses de pensions publiques lors de leur recapitalisation en 2019. Et la dette du canton continue de fondre, à défaut d'être résorbée: elle se fixait, fin 2024, à 10,2 milliards, alors qu'elle atteignait 12,4 milliards fin 2021, après les années Covid. Surtout, pour la seconde année consécutive, les revenus, cette fois de 11 milliards, sont supérieurs à la dette.

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