CoronavirusLes clubbers sans test ni vaccin se sont chauffés ce week-end
De nombreux fêtards se sont souvent retrouvés sans solution de test ce week-end pour entrer en boîte. Un centre «last-minute» a été pris d’assaut, littéralement.
Sept cents personnes agglutinées sans distance et sans masque devant le centre de test sans rendez-vous d’Hemostaz: c’était sportif à la place de l’Europe vendredi soir. «À 1h du matin, on nous a fermé la porte au nez en nous accusant d’être impatients, ce qu’on peut comprendre si ça fait trois heures qu’on attend un test», raconte un internaute.
Pas mieux samedi: «J’ai fait un test en pharmacie, mais je n’ai pas reçu de code QR. Je suis donc allé une heure avant l’ouverture, on m’a dit qu’il y en avait pour deux heures, finalement j’ai attendu 4h30 avant d’être pris, et à ce moment-là des gens ont forcé l’entrée donc ils ont tout fermé», rapporte Marco, un lecteur venu d’Yverdon-les-Bains (VD)… pour rien.
«Aller en boîte se prépare comme partir en vacances»
«On a déjà doublé les effectifs, mais c’est ingérable passé une certaine heure, alors que les gens ont bu et deviennent violents… On se laisse encore une expérience, sinon on fermera», regrette David Ferreira, coordinateur d’Hemostaz. Et d’ajouter sans ironie qu’actuellement, aller en boîte se prépare autant que prendre des vacances.
L’insuffisance de la capacité de test avait déjà été constatée avant le week-end, et les organisateurs d’événements ont déjà commencé à mettre la main à la pâte. Mais cette lacune, on la déplore aussi du côté des clubs. «Si on veut pouvoir ouvrir à pleine capacité, il faut s’en donner les moyens», estime Igor Blaska, codirecteur du MAD. À moins que le but ne soit de favoriser la vaccination; en tout cas, après sa mésaventure, Marco a directement pris son rendez-vous.
Une boîte fermée à Genève
À l’entrée des boîtes, l’ambiance était plus calme. «C’était rempli à 80%, soit un peu plus de 1000 personnes sur 1600, se réjouit Igor Blaska. Chez nous, tout le monde avait son certificat et était respectueux. En même temps, ils n’auraient pas voulu faire vingt minutes de queue pour se faire refouler.»
À Genève, le système de code QR a bien fonctionné, et ce même pour les codes européens, rapporte l’association suisse des discothèques (ASCO). Mais de nombreux clubbers sans aucun certificat ont dû être refoulés. Trois boîtes auraient même été fermées pour ne pas avoir respecté les mesures en vigueur.
Les forces de l’ordre confirment une fermeture. Elles ont effectué plusieurs contrôles, or dans la nuit de vendredi à samedi, elles ont constaté que plusieurs clients d’un établissement des Pâquis n’avaient pas de certificat. Les lieux ont été fermés et dénoncés à la police du commerce. «Nous n’avons pas relevé d’autres manquements ailleurs, cette nuit-là; ni la suivante», a indiqué Joanna Matta, porte-parole de la police cantonale.