Votations du 18 juinLoi climat, deuxième essai: tout ce qu’il faut savoir pour voter
Après un refus en 2021, le Parlement propose un nouveau paquet de mesures pour atteindre le «net zéro» d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. «20 minutes» vous résume les enjeux du référendum.

Les Suisses se prononcent le 18 juin sur trois objets fédéraux.
20min/Marco ZanggerPour faire sa part contre le réchauffement climatique, la Suisse doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Le 18 juin, les Suisses sont donc appelés à se prononcer sur la nouvelle loi climat, pensée comme un contre projet à l’«initiative pour les glaciers», depuis retirée au profit de ce texte. «20 minutes» vous explique tout ce qu’il faut savoir pour voter.
Que dit la loi climat?
La Suisse doit cesser d’émettre des gaz à effet de serre d’ici 2050, ou les compenser pour arriver au «net zéro». C’est le consensus trouvé en 2022 au Parlement suisse comme dans de nombreux pays du monde l’annoncent (dont les Etats-Unis et l’Union européenne, et la Chine d’ici 2060).
Pour atteindre ce but, il faut des mesures, et il faut bien les choisir, car c’est bien cela qui avait fait échouer dans les urnes la première proposition de loi en 2021. Elle consistait en effet largement en des taxes (sur l’aviation, le mazout et le gaz notamment). Cette fois, pas de taxe, mais des investissements pour diminuer l’utilisation de charbon, de gaz et de pétrole.
Le texte propose d’engager au total deux milliards de francs sur dix ans pour des chauffages écologiques, l’isolation des bâtiments, ou encore l’innovation technologique dans les entreprises. Il veut aussi renforcer la protection contre les conséquences du dérèglement climatique, comme les sécheresses, les inondations, les éboulements ou les laves torrentielles. Des objectifs intermédiaires ont été fixés.
Qui est pour la loi climat?
Le texte fait office de contre-projet à l’«initiative pour les glaciers», qui visait le même but en termes d’émissions, mais demandait aussi l’interdiction des carburants fossiles dès 2050. Malgré l’abandon de ce point par le Parlement, les initiants ont retiré leur initiative, satisfaits par la nouvelle proposition. L’ensemble des partis qui y sont représentés, sauf un, soutiennent le oui, tout comme le Conseil fédéral et la plupart des associations de défense du climat.
Qui est contre la loi climat?
C’est l’UDC a porté le référendum, comme lors de la précédente votation. Pour ce parti de droite, en effet, la loi risque de créer un gouffre à électricité, dangereux pour l’approvisionnement énergétique et lourd financièrement. Le contexte de la crise énergétique leur semble être un mauvais moment pour se couper de sources importantes en la matière. De plus, l’UDC juge minime le rôle de la Suisse dans le panorama mondial, et ne veut pas d’une loi si lourde pour un résultat considéré comme insignifiant.
Où en est la Suisse actuellement?
Selon SwissInfo, la Suisse importe 70% de son énergie, principalement du pétrole, du gaz et du charbon; elle est un des pays européens qui dépend le plus du pétrole pour son chauffage. Dans l’énergie indigène restante, soit 30%, on trouve deux tiers d’électricité renouvelable (hydroélectrique surtout) et un tiers de nucléaire.
Tout savoir sur la votation fédérale du 18 juin
Retrouvez le résumé des enjeux des trois objets au menu des votations du 18 juin
Selon la deuxième vague du sondage 20 minutes/Tamedia du 3 mai, la loi climat serait acceptée à 55%.