Mpox: le spectre d'une nouvelle épidémie plane sur le monde

Le mpox, anciennement appelé variole du singe, va-t-il s’étendre à travers la planète, deux ans après une première flambée? Il est un peu tôt pour le savoir, selon des experts, mais le virus cause déjà une grave crise sur une partie du continent africain.

Longtemps connue sous le nom de «variole du singe», car elle est causée par un virus proche de la variole, cette maladie se caractérise par des lésions cutanées, comme des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires. Le mpox est longtemps resté circonscrit à une dizaine de pays africains, mais, en 2022, il a commencé à s’étendre dans le reste du monde, notamment des pays développés où le virus n’avait jamais circulé.

Avant l’épidémie de 2022, on évoquait un chiffre vague, compris entre 1% et 10% de mortalité. Ces importantes variations sont en partie liées à l’existence de deux grandes familles de virus du mpox: le clade 1 et le clade 2 (celui de 2022), beaucoup moins dangereux. Or, c’est le clade 1 qui alimente une épidémie de mpox depuis bientôt un an. Cette flambée est en partie liée à l’émergence d’une nouvelle version dite 1b, suspectée d'être encore plus dangereuse. Ce nouveau variant a été détecté cette semaine en Suède chez une personne qui revenait d'Afrique. Et un premier cas a été repéré au Pakistan, mais on ignore la souche impliquée.

Le clade 1 est connu pour causer des maladies plus graves chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Mais le clade 1b, lui, se retrouve surtout chez de jeunes adultes avec une propagation qui semble se faire par voie sexuelle. En 2022, l’épidémie s’était manifestement propagée ainsi, touchant très majoritairement des hommes homosexuels ou bisexuels. Toutefois, le virus se transmet plus largement par plusieurs fluides corporels, comme la salive, ou contact direct avec les lésions.

La vaccination apparaît cruciale. Plusieurs vaccins sont très efficaces contre le mpox, mais ils manquent en Afrique. Au total, 38'465 cas de la maladie ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1456 décès, avec notamment une augmentation de 160% du nombre des cas en 2024 comparé à 2023, selon des données de l’agence de santé de l’Union africaine.