GenèveL'aéroport vise «le moins de pollution et de bruit possible»
Cointrin a présenté des résultats pour 2023 en hausse. La plateforme veut améliorer sa lutte contre les nuisances sonores et environnementales.

De nombreuses compagnies ont affiché un taux de remplissage de 80% en 2023, a indiqué le directeur de l'aéroport.
20min/Vanessa LamAprès les turbulences dues au Covid, le ciel semble désormais dégagé pour Genève Aéroport. L’institution a présenté mardi ses chiffres pour 2023: le nombre de passagers est revenu à un niveau quasi identique à celui de 2019 avec 16,48 millions de voyageurs enregistrés; le chiffre d’affaires s’est élevé à près de 490 millions de francs, soit 67 millions de plus qu’en 2022.
Des résultats «très positifs», s’est réjoui le directeur de Genève Aéroport, André Schneider, qui partira à la retraite en fin d’année: «En 2023, nous avons eu 8% de passagers en moins qu’en 2019, mais nous avons réussi à faire un meilleur résultat», a-t-il relevé.
Les défis climat et bruit
Le responsable a fait le point également sur les différentes mesures déployées pour lutter contre le bruit, «un défi majeur pour nous, notamment avec nos voisins», ainsi qu’en faveur du développement durable, «au coeur de notre stratégie». «L’objectif visé par l’aéroport est le moins de pollution et de bruit possible», a ajouté le nouveau président du conseil d’administration, Christian Lüscher.
La part d’avions de dernière génération a représenté l’an passé un tiers des mouvements (32,5%); elle était d’un quart en 2022. Ces appareils réduisent de 40% le volume sonore et de 15% la consommation de kérosène. Source de nombreuses récriminations de riverains, les vols de nuit devraient être moins nombreux après 22h. «Nous sommes confrontés à une grande désorganisation des contrôleurs aériens au niveau international, a expliqué André Schneider. On voit que dès le matin, c’est compliqué de respecter les créneaux horaires.» Pour les diminuer, «nous n’offrons plus de créneau de décollage», après cette heure.
Compagnies taxées pour les retards
En outre, Genève Aéroport va mettre en place dès 2025 un nouveau système pour limiter les avions en retard: des quotas avec des taxes progressives et «fortement dissuasives». Testée en 2022 et 2023, cette mesure a incité des compagnies à avancer leurs horaires, a relaté le responsable. Celui-ci se dit confiant pour respecter les objectifs fixés pour 2030, soit une réduction de 20% en surface exposée. Enfin, le programme d’insonorisation des bâtiments impactés s’est poursuivi. Près de 4200 logements des deux côtés de la frontière en ont bénéficié à ce jour.
Léman Express
Christian Lüscher a fait part de sa volonté d’améliorer l’accès à la plateforme. Un projet consiste notamment à réaliser une desserte du Léman Express: «Il y a une très forte demande» pour une telle liaison, a souligné l’ancien conseiller national PLR. Celui-ci a dit mener des discussions avec les CFF, même si «nous en sommes encore aux balbutiements». La ligne passerait par un tunnel qui se trouve à la sortie de la zone de la Praille, actuellement utilisé pour le transport de fret.
Nouveau terminal en vue
Après l’Aile Est, terminée en 2021, et la rénovation du tri-bagages, en cours, le prochain gros chantier de l’aéroport sera celui du terminal. L’actuel date des années 1960 et doit être agrandi. Il prendra place en partie au-dessus de l’aérogare. Le chantier se fera en deux temps, a indiqué André Schneider: la première partie se terminera en 2032, et l’ensemble en 2040. Cela représentera un investissement de 600 millions, comparable au montant de la nouvelle Aile Est.